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Valouest accélère sur sa filière de recyclage des menuiseries
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Valouest accélère sur sa filière de recyclage des menuiseries

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Adossée à son chantier d’insertion, l’association Valouest a créé l’année dernière une société de collecte et de recyclage des menuiseries extérieures issues des chantiers de rénovation, qui étaient jusque-là destinées à l’enfouissement.

Patrice Lamour, directeur de Valouest, et Léa Guillou, chargée de communication — Photo : Jean-Marc Le Droff

Cela fait déjà trois ans que l’association Valouest, basée à Landerneau, collecte et valorise auprès des entreprises de BTP du Finistère des déchets de chantier qui étaient jusque-là destinés à l’enfouissement. Une expérimentation née de la rencontre de l’entreprise Axel Fermetures, à Ploudaniel, et de l’entreprise d’insertion brestoise Tribord et sa partenaire morbihannaise Retrilog. "Nous collectons et traitons actuellement sept flux de matières, dont les menuiseries pour lesquelles nous avons créé une usine de démantèlement qui emploie aujourd’hui dix salariés en insertion et un encadrant technique", expose Patrice Lamour, le directeur de Valouest.

Une alternative à l’enfouissement

Un service de collecte de menuiseries facturé au même prix que l’enfouissement, et qui permet de recycler 95 % de la matière grâce à un démantèlement entièrement manuel. La matière obtenue est ensuite revendue et réutilisée par des industriels tels que Saint-Gobain, qui y voit notamment une nouvelle source d’approvisionnement face à la pénurie de sable. "Des groupes comme Bouygues font aussi appel à nous car le volet insertion rentre dans leur démarche RSE. Nous travaillons également avec de nombreux bailleurs sociaux locaux, des entreprises de recyclage, et bien sûr avec des entreprises de BTP et des artisans", détaille Patrice Lamour. Et les gisements ne manquent pas à l’heure où les chantiers de rénovation énergétique se multiplient.

Un cercle vertueux qui bénéficie notamment du soutien de l’Ademe, de la Région Bretagne ou encore de la Dreets… Et qui tombe à pic à l’heure de la mise en œuvre de la responsabilité élargie du producteur des produits et matériaux de construction du bâtiment, également appelée REP Bâtiment. Une réglementation qui contraint les producteurs de produits et matériaux de construction du bâtiment dont l’usage génère des déchets à en assurer la fin de vie.

40 % des déchets du bâtiment recyclés en 2028

"La REP Bâtiment prévoit d’obliger toutes les entreprises à déposer leurs déchets sur des points de collecte qui nous enverront ensuite ces matières car nous venons d’être certifiés éco-organisme Valobat. Nous visons également la certification Valdelia et Écomaison", confie Patrice Lamour, qui compte bien monter en puissance. "Nous traitons actuellement près de deux tonnes de marchandise par jour, mais nous avons la capacité d’aller beaucoup plus loin", explique celui qui vient notamment d’embaucher commercial en alternance afin de développer l’activité, sans perdre de vue la mission première de Valouest : l’insertion de travailleurs éloignés de l’emploi. Et ce ne sont pas les places qui devraient manquer. "Le secteur de la valorisation de déchets va avoir besoin d’énormément de main-d’œuvre pour répondre aux exigences de la REP du bâtiment, qui prévoit que 40 % des déchets du bâtiment soient recyclés d’ici 2028", conclut Patrice Lamour.

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