Pour Erwan Kervarec, l’aventure UYD a démarré il y a 7 ans. "J’avais 16 ans, j’étais en première à Lyon en étude d’informatique. C’était juste un dessin", se souvient le jeune entrepreneur, qui affinera son projet au fil des ans et s’entoure aussi de différents collaborateurs pour faire avancer le projet. "J’ai arrêté mon BTS à Quimper pour travailler dans un restaurant rapide. Petit à petit, j’ai mis de l’argent de côté. J’ai travaillé dur sur le sourcing du textile, pour comprendre les matières, comment parler aux fabricants. Je n’y connaissais rien. J’avais juste une idée", poursuit-il.
Mi-2020, il crée donc UYD à Quimper, une marque de sweat-shirt colorés en matière recyclée. "C’est un aspect qui est apparu tôt dans mon projet que je voulais responsable, avec une dimension humaine, du made in France", explique Erwan Kervarec.
Précipitation au démarrage
Le jeune dirigeant se heurte cependant à des problèmes de qualité de la matière. "Au départ, j’ai trouvé une matière 100 % en bouteille plastique recyclées. Le rendu était convenable mais au toucher, c’était abominable ! Un deuxième développement nous a permis d’arriver à quelque chose de plus doux", indique-t-il. Convaincu, Erwan Kervarec lance une campagne Ulule fin 2020 pour financer le lancement de l’entreprise. "Cela a été un échec. Je me rends compte aujourd’hui que le projet n’était pas prêt. Je me suis précipité. Le look n’était pas le bon, je n’étais pas suffisamment accompagné. J’ai pris tout cela de plein fouet", reconnaît le fondateur, qui revoit entièrement le projet en 2021. "UYD a été lauréat du tremplin French tech au même moment. Je me suis dit qu’il fallait continuer. J’ai beaucoup appris de cet échec", confie-t-il.
Nouveaux coloris, nouvelle matière, nouveau logo. Erwan Kervarec réalise une refonte complète de son projet avec, cette fois, l’accompagnement de la pépinière d’entreprises de Quimper où il emménage en janvier 2021, mais aussi de la technopole de Quimper, la french tech, la CCI, la CMA, le service économie de la Quimper Bretagne Occidentale. "Grâce à eux, j’ai passé un cap !"
Faire rebondir le projet
Le nouveau projet, né en octobre 2021, conserve une matière 100 % en bouteilles recyclées mais avec un façonnage amélioré. "Nous avons aussi choisi un fournisseur au Portugal car nous n’avons rien trouvé en France. Mais le design et la confection se font toujours à Quimper", déclare le fondateur. UYD, qui travaillait auparavant dans un bureau de 20 m², vient d’ailleurs d’intégrer un nouvel atelier de 220 m² à la pépinière d’entreprises. La société vise 60 000 à 100 000 euros de chiffre d’affaires la première année et affiche déjà plus de 300 commandes.
Les sweats sont vendus en direct sur le site internet de la marque mais le créateur espère aussi vendre via des magasins multimarques. "C’est l’un des volets de développement pour la rentrée. J’ai déjà des magasins en Bretagne mais aussi à Lyon, Pau et Strasbourg qui nous suivent", souligne-t-il. Un magasin "pop-up" (éphémère) a aussi ouvert cet été à Quimper. "C’est une autre piste pour des magasins physiques."
Afin d’accompagner la croissance d’UYD, l’entrepreneur prévoit deux embauches cet hiver pour la production. "C’est un enjeu important car nous faisons tout nous-mêmes. Il faut pouvoir monter en puissance doucement."
