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Un décollage décalé pour l’usine de dirigeables de Flying Whales
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Un décollage décalé pour l’usine de dirigeables de Flying Whales

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L’Autorité environnementale recommande à Flying Whales, qui veut créer une usine de dirigeables en Gironde, de revoir son projet, jugeant que celui-ci a un "fort impact sur le patrimoine naturel régional". Dans le même temps, la Région Nouvelle-Aquitaine vient de débloquer une subvention pour soutenir l’implantation de l’usine.

Avec le projet LCA60T (Large Capacity Airship 60 Tons), Flying Whales développe un programme de dirigeable à forte capacité d’emport — Photo : Flying Whales

Le projet d’aménagement d’une future ZAE sur un terrain de 75 hectares à Laruscade (Gironde), censée héberger les deux vastes hangars de la future usine d’assemblage de dirigeables de la société Flying Whales, vient d’obtenir un petit coup de pouce régional. Le projet, qui espère la création de 300 emplois et dont l’investissement prévisionnel total a été chiffré à 100 millions d’euros, vient de recevoir une avance de 3 millions d’euros de la Région Nouvelle-Aquitaine (actionnaire à 32,99 % de la holding Flying Whales), part initiale d’une subvention totale de 10 millions d’euros votée en novembre 2022. La collectivité l’a adressée au constructeur de la future usine, la SCI Ocean, qui louera les bâtiments à l’entreprise et ses cotraitants. Flying Whales en est pour l’heure le seul actionnaire, mais la SCI "est vouée à accueillir d’autres actionnaires immobiliers", précise Romain Schalck, porte-parole de l’entreprise.

Récolte de recommandations

Cette subvention intervient peu après la publication fin octobre du rapport de l’Autorité environnementale (AE) sur le projet d’aménagement de la future ZAE, à la suite d’un dossier soumis par l’entreprise "en parallèle de celui soumis à la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer, NDLR) pour récupérer un maximum de recommandations", ajoute le porte-parole. L’avis rendu par l’AE souligne ainsi que le projet, "dont l’intérêt public majeur reste à démontrer […] aura un impact très fort sur le patrimoine naturel régional". Elle émet une série de recommandations parmi lesquelles l’étude d’autres localisations, la reconsidération de son niveau d’impact (amenant à la destruction de 58 hectares d’habitats naturels) ou le réexamen des mesures compensatoires. "Nous n’avons pas suffisamment détaillé un certain nombre de points mais pour nous, l’intérêt public du projet allait presque de soi dans le sens où il est né avec le concours de l’ONF, présent au capital aux côtés de la Région et de plusieurs États (France, principauté de Monaco et province de Québec), donc de gros acteurs publics. On est assez confiants", poursuit Romain Schalck.

Cinq à six mois de retard

Répondant aussi aux critiques émises dans le rapport, notamment sur le choix du terrain, la Région rappelle que "cinq terrains ont été identifiés au début du projet, trois ont été écartés par la DGAC (Direction générale de l’Aviation civile, NDLR) et un quatrième par la commune d’accueil" en raison de la hauteur du bâtiment (70 mètres), faisant du terrain de Laruscade le seul encore en lice. Sur la partie environnementale, la collectivité ajoute que "la destruction de 16 hectares ou la dégradation provisoire d’espaces naturels occasionnées par cet ensemble industriel est intégralement compensée par la restauration de plus de 150 hectares de parcelles de compensation qui seront maintenues dans un meilleur état écologique pendant au moins 30 à 50 ans".

L’entreprise prépare actuellement un nouveau dossier pour répondre aux recommandations de l’AE, qu’elle espère remettre à la DDTM d’ici à la fin de l’année, avant l’ouverture de l’enquête publique. "Ce dossier en sera l’une des pièces centrales, on a donc tout intérêt à prendre en compte ces retours", termine Romain Schalck. L’usine espère poser une première pierre dans le courant de l’année. "Nous estimons que le début de la construction, initialement prévu pour le premier semestre 2024, sera décalé de cinq à six mois".

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