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TreeFrog Therapeutics ouvre son site industriel de production de cellules souches
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TreeFrog Therapeutics ouvre son site industriel de production de cellules souches

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TreeFrog Therapeutics, biotech engagée dans le médecine régénératrice, a emménagé au sein de son premier site industriel à Pessac : un investissement de 2 millions d’euros et 1 200 mètres carrés dédiés à la production en masse de cellules souches. L'entreprise de 30 salariés annonce d’ores et déjà une levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d’euros, ainsi qu’une extension de son site.

TreeFrog Therapeutics ouvre son site de production à Pessac consacré à la production en masse de thérapies cellulaires. Sans plus tarder, ses fondateurs Maxime Feyeux, Jean-Luc Treillou et Kevin Allessandri, annoncent une extension de cette "usine à cellules", de 5 à 10 000 mètres carrés d'ici 2 à 3 ans. — Photo : Anne Cesbron

Basé bâtiment A de la zone Cœur Bersol à Pessac, avec notamment le CAE-Tech et Fine Heart pour voisins, TreeFrog Therapeutics, biotech engagée dans la médecine régénératrice, a quitté l’Institut d’Optique Graduate School en avril dernier. Une étape nouvelle pour la start-up lancée en 2018 à Talence autour de l’innovation portée par Kevin Alessandri et Maxime Feyeux. Il s’agissait alors de concevoir une technologie de rupture dans le monde médical, capable de produire des cellules en masse et de qualité, compatibles avec les besoins thérapeutiques, pour le traitement des maladies chroniques (Parkinson, diabète, DMLA, foie, etc.). À grands pas, la biotech remplissait son portfolio de brevets et réalisait une première mondiale en 2018 : une greffe de neurones matures sous forme de tissu sur des cerveaux de rats.

Un site vitrine

Le site pessacais, réalisé dans le cadre d’une levée de fonds de 7,1 millions d’euros en 2019, représente un investissement de 2 millions d’euros. « Nous disposons désormais d’un démonstrateur à échelle 1, la suite complète de production. Ce site constitue également un environnement qui doit attirer les hauts profils. Lorsqu’un industriel japonais nous visitera, il ne découvrira pas une obscure boîte pharmaceutique », se félicite Kevin Alessandri, directeur général, qui rappelle qu’un quart de ses effectifs est constitué de docteurs, notamment issus de l’ENSTBB, l’école nationale supérieure de technologie des biomolécules de Bordeaux. Un vaste hall d’entrée, une fresque grandiose, un escalier monumental donnent en effet le ton. Ici, on ambitionne d’être leader, voire « les seuls à faire au plus haut niveau de la thérapie cellulaire associée à de la microphysique », précise le directeur général. Dès l’entrée, on distingue également, derrière une large baie vitrée, un laboratoire au sein duquel des blouses blanches s’activent. C’est ici, dans ses bioréacteurs, que sont développées des thérapies cellulaires issues de cellules souches pluripotentes induites ( ces cellules peuvent se différencier en n'importe quel type de cellules de l'organisme, NDLR). En 2021, la capacité de production de cet outil d’encapsulation à haut débit de cellules souches atteindra 80 milliards de cellules par an.

Diviser le coût de traitement par 100

« Un tournant est en cours, nous arrivons sur la phase industrielle. Il nous faut développer des outils qui garantissent la sécurité du patient, et un coût acceptable par les systèmes de santé », précise Maxime Feyeux, président. Autrement dit, les cellules produites par TreeFrog Therapeutics doivent diviser par 100 le prix de traitement, passant de millions d’euros par patient aujourd’hui, à un coût proche de 10 000 euros. Un premier essai sur l’homme est espéré en 2025.

Un premier très gros contrat

Après ce déménagement, et en attendant une extension de 5 à 10 000 mètres carrés souhaitée, un autre jalon clé est attendu en milieu d’année 2021 : une levée de fonds, « de plusieurs millions d’euros pour la trajectoire 2022-2025 », annonce Jean-Luc Treillou, cofondateur. Le montant devant être communiqué en octobre. Autre annonce majeure à venir ; celle qui dévoilera le nom du premier partenaire, un géant de l’industrie pharmaceutique. Une signature synonyme de collaboration au long cours, pour une rémunération à chaque étape du projet, débouchant sur le versement de royalties : « Nous ne sommes pas des prestataires de l’encapsulation, mais des partenaires en co-développement », précise celui qui a également fondé la société de microbiome LNC Therapeutics en 2011. Les regards sont tournés vers Boston et Kyoto, hauts lieux de développement des technologies cellulaires, où des déploiements industriels et académiques de la technologie C-Stem de la biotech pessacaise sont à l’étude.

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