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Le cœur de FineHeart bat aussi pour les États-Unis
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Le cœur de FineHeart bat aussi pour les États-Unis

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Incubée à Pessac, au sein de la plateforme technologique d’innovation biomédicale la start-up Fineheart, spécialisée dans les dispositifs d’assistance cardiaque, a réalisé une levée de fonds de 5,44 millions d’euros pour poursuivre les tests pré-cliniques de son produit baptisé Icoms. La prochaine levée est déjà en ligne de mire, ainsi que l’implantation sur l’homme de son innovation en 2022, une première mondiale qui devrait être réalisée aux États-Unis.

Mohammad Haddadi, responsable de la recherche, et les fondateurs Arnaud Mascarell et Stéphane Garrigue tablent sur une commercialisation en 2024 du dispositif Icoms en Europe, après obtention du marquage CE — Photo : © Anne Cesbron/JDE

Créée en 2010, incubée à Pessac, au sein de la plateforme technologique d’innovation biomédicale, la biotech FineHeart a conçu un dispositif destiné aux personnes souffrant d'insuffisance cardiaque. Rechargeable sans fil – ce qui permet d'éviter les complications liées aux infections –, respectant les caractéristiques physiologiques de l’organisme en se synchronisant avec la contraction cardiaque grâce à de l’électronique embarquée, ledit dispositif permet aujourd'hui à FineHeart de poursuivre son développement. Nommé Icoms, pour Implantable cardiac output management system, il vient de convaincre de nouveaux partenaires financiers d'investir, à l’occasion d’une seconde levée de fonds de 5,44 M€. « Ce deuxième tour permet à la société de lancer la pré-industrialisation de son dispositif et de poursuivre les tests techniques et médicaux de validation requis avant les premières implantations sur l’homme », se félicite Arnaud Mascarell, directeur général de FineHeart.

Des investissements depuis Boston

Il y a trois ans, FineHeart levait 6,41 M€ auprès de six investisseurs : Broadview Ventures, une société de capital risque d’amorçage basée à Boston, le français M Capital Partners, les fonds d’investissement régionaux Sofimac et Galia Gestion, le fonds interrégional d’amorçage Irdinov et Aquiti Gestion. Aux côtés des « historiques », deux nouveaux investisseurs ont mené ce second tour de financement : Longview Healthcare Ventures, fonds géré par Broadview Ventures et la holding franco-américaine Doliam.
« Une troisième levée de fonds plus conséquente est en préparation et permettra de compléter notre financement pour engager ensuite les premières phases cliniques », annonce Arnaud Mascarell. Il s’agit de valider la batterie de tests notamment réclamés par l’administration américaine, « le chemin imposé par la Food and Drug Administration est très exigeant, mais c’est un passage obligé si on veut adresser le marché américain ». La commercialisation en Europe est espérée en 2024.

200 000 patients concernés

Une réalité occupe l'esprit de la trentaine de cardiologues, d’ingénieurs et de chercheurs qui constituent l’équipe de la start-up : le problème de santé publique que constitue l’insuffisance cardiaque, devenue la deuxième cause de mortalité derrière les cancers. Cette maladie, dans ses formes les plus aiguës, en croissance dans les pays riches, concerne plus de 200 000 patients, réfractaires aux médicaments, dont seulement 7 000 sont traités par des dispositifs implantés et 5 000 greffés.
Les études cliniques menées principalement aux États-Unis et « potentiellement au CHU de Bordeaux » pourraient intervenir dès 2022. Cette stratégie outre-Atlantique s’explique par la part américaine dans le marché de l’assistance cardiaque qui représente 50 % du marché mondial. « C’est là que l’expertise et l’attente sont les plus fortes. » De là à se demander si l’avenir de la mini-turbine intraventriculaire se dessinera au sein d’un géant de la technologie médicale… « Quel que soit le scénario de sortie de la start-up, son modèle économique autour de l’Icoms sera très attractif », envisage le directeur, au vu des 30 milliards de dollars que constitue le coût annuel de la prise en charge des maladies cardiaques, rien qu'aux États-Unis.

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