L'UX (ou User eXperience) appliquée à l'achat et la gestion de voyages en ligne, c'est le credo de Travelaer, jeune pousse née aux Etats-Unis en 2013, installée à Sophia Antipolis depuis 2014. Elle vient de boucler son deuxième tour de table d'un montant total de 4,3 millions d'euros auprès d'Entrepreneur Venture, Pléiade Venture et ses investisseurs historiques, Calypso Capital et Alderville Holding.
Augmenter le business des compagnies aériennes
Dirigée par Mike Slone, Travelaer combine trois métiers, l'édition de logiciels, le consulting et l'expérience utilisateur, afin d'optimiser les revenus des compagnies aériennes sur l'ensemble de la chaîne de valeur, de la réservation jusqu'au vol. « L'industrie du voyage souffre d'un certain retard en matière de digitalisation, les compagnies ayant choisi d'externaliser cette problématique auprès des GDS. Or elles cherchent désormais, notamment les plus petites d'entre elles, a échappé à cette intermédiation. On le voit, par exemple, dans le volume de billets vendus en direct, en forte augmentation », explique Mana Coste, son COO. La start-up entend donc répondre à ce besoin, elle qui compte déjà comme clients les compagnies aériennes Icelandair, Sata, El Al ainsi que l'Aéroport Nice Côte d'Azur (pour son volet réservation de parking), avec deux solutions en mode SaaS lancées l'été dernier. Travel Pass, une plateforme de réservation et de gestion de voyages en ligne, et Comversational, « qui transforme l'interface digitale traditionnelle d'une compagnie en un outil conversationnel afin de lui permettre d'interagir avec ses clients finaux sur des plateformes comme Facebook Messenger... Et demain, d'y proposer des services de réservation et de conciergerie en ligne ».
R & D boostée
C'est en effet tout l'objet de la levée de fonds opérée fin mars par Travelaer. « Il s'agit de booster la R & D, de développer de nouveaux produits, d'ajouter des fonctionnalités complémentaires sur le suivi des voyageurs, l'achat de services annexes, le check-in... et ainsi séduire de plus grosses compagnies ». Car si la start-up a fait le choix de quitter les terres de l'Oncle Sam pour la technopole azuréenne, c'est bien sûr pour profiter de l'écosystème sophipolitain, bénéficier des aides à l'entreprenariat (CIR, JEI) propres à la France, mais aussi pour poser un pied en Europe, là « où le marché du voyage est plus fragmenté qu'ailleurs ». Avec de nombreuses petites et moyennes compagnies, cibles prioritaires de Travelaer qui s'autorise aujourd'hui à regarder plus loin. En l'occurrence l'Asie et les Etats-Unis, où l'ouverture d'une antenne est envisagée. La start-up emploie 20 personnes, 30 à la fin 2017. Elle a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de plus d'un million d'euros qu'elle entend doubler cette année.
