Metz
Tiers lieu TCRM-Blida : après l'audit, Metz Métropole entame la refonte
Metz # Événementiel # Réseaux d'accompagnement

Tiers lieu TCRM-Blida : après l'audit, Metz Métropole entame la refonte

S'abonner

Cinq mois après la démission de son président et le lancement d’un audit sur ses finances, l’association messine TCRM-Blida dédiée à l’innovation et à l’incubation d’entreprises innovantes, se retrouve sous le feu des élus messins. Metz Métropole entame officiellement sa réorganisation.

La nouvelle gouvernance de l'association TCRM-Blida sera connue en septembre 2021 — Photo : Lucas Valdenaire

Le constat dressé par le maire de Metz et président de la Métropole est cinglant : "Le projet était flou et souffrait d’un problème de lisibilité organisationnelle et économique, tacle François Grosdidier. Cela m’a amené à m’interroger très vite sur son identité, sa pertinence et sa pérennité. Pour y voir plus clair, j’ai souhaité mener un audit."

Au cœur des interrogations : l’association TCRM-Blida, née en 2017 et présentée comme un tiers lieu rassemblant des entrepreneurs engagés dans le numérique, la culture, le développement durable ou encore l’économie sociale et solidaire. "Bref, tous les sujets à la mode", glisse l’élu local. L’association, adossée à la société d’économie mixte Metz Techno’pôles propriétaire des murs, accueille également l’incubateur de start-up The Pool mais n’y est plus juridiquement attachée depuis le 1er janvier 2021. Ce dernier étant devenu "un établissement autonome du réseau des incubateurs régionaux Quest".

Des conclusions d'audit "sévères"

C’est donc cinq mois après la démission de son président Jean Mauchoffé que les conclusions de cet audit conduit par le cabinet EY ont été présentées le 21 mai. Selon la lecture qu’en fait le président de la Métropole, ces dernières sont très sévères. "Inflation budgétaire", "association trop dépendante des finances publiques", "modèle économique déficitaire et non viable", "incapacité à s’adapter" ou encore "faiblesses structurelles aggravées par la crise sanitaire". Au-delà de l’aspect financier, c’est aussi l’accompagnement des locataires qui est visé. "Certains résidents sont présents depuis 2014, certains exercent une activité économique déjà mature et d’autres n’y trouvent de motivation que de disposer d’un local à loyer modéré, voire extrêmement modéré", ajoute François Grosdidier.

Nouveau chantier

En conséquence, les élus métropolitains lancent un vaste plan de réorganisation. Ainsi, l’association ne portera plus de baux de sous-location et "réorientera son activité" sur l’animation. "Les subventions ne doivent pas servir à offrir des conditions tarifaires anormales et légalement contestables dans la durée pour des structures à but lucratif", gronde François Grosdidier. Dès le 1er juin, Metz Techno’pôles sera l’unique bailleur.

Jacqueline Schneider, adjointe au maire de Metz en charge notamment de la transition numérique, assure la présidence par intérim de l’association TCRM-Blida depuis fin 2020 — Photo : Lucas Valdenaire

Des mesures d’économies sont également annoncées : privatisation de l’espace recevant du public, limitation des subventions et du loyer payé à la société d'économie mixte, et "réajustement des ressources humaines". Actuellement, dix salariés travaillent à Blida. Ils ne seront plus que six en 2022. Enfin, le chantier de réhabilitation des lieux évalué à plus de 12 millions d’euros est abandonné. Les élus métropolitains envisagent de céder une partie du site à un acteur privé de l’économie sociale et solidaire. Une autre surface de 4 000 m² devrait être affectée au Service Départemental d'Incendie et de Secours. Une plateforme "ouverte et partagée" pourrait aussi être mise à disposition des artistes du territoire.

Construction d'une zone logistique

Enfin, une zone logistique pourrait voir le jour afin d’y accueillir, par exemple, un drive fermier. Sur ce nouveau projet, une consultation sera lancée en septembre 2021 et le prestataire sera choisi en janvier 2022 pour une fin de chantier prévue début 2023.

La nouvelle gouvernance de l’association est attendue pour septembre. De son côté, l’incubateur The Pool, financé par Metz Métropole, la Région Grand Est et le fonds européen de développement régional (Feder), se voit "renforcé", comme l’explique François Grosdidier. Chaque année, une vingtaine de start-up y sont accompagnées. "En revanche, une entreprise qui bénéficie de cet écosystème et qui est subventionnée par de l’argent public n’a pas vocation à rester sur le site, tient à rappeler Jacqueline Schneider, adjointe au maire de Metz et présidente de l’association par intérim. Ce lieu doit être conforté mais il doit aussi s’ouvrir aux tiers lieux régionaux et autres réseaux transfrontaliers."

Metz # Événementiel # Réseaux d'accompagnement # Collectivités territoriales # Innovation
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise METZ METROPOLE