Tiamat lève 5 millions d'euros pour accélérer l'industrialisation de ses batteries au sodium
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Tiamat lève 5 millions d'euros pour accélérer l'industrialisation de ses batteries au sodium

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La start-up amiénoise Tiamat vient de réaliser une deuxième levée de fonds de 5 millions d’euros, destinée à lui permettre d’accélérer l’industrialisation de ses batteries Na-ion.

Tiamat a bouclé une levée de fonds de 5 millions d’euros pour lancer l’industrialisation de ses batteries nouvelle génération, au sodium — Photo : Cyril Fresillon / Tiamat

Et de deux pour Tiamat. La start-up créée en 2017 à Amiens vient de boucler une deuxième levée de fonds de 5 millions d’euros, dont 1,5 million d’euros en prêts bancaires, après un premier tour de table de 3,6 millions d’euros en 2018. Toujours soutenue par ses investisseurs historiques, Finovam et Picardie Investissement, rejoints par les fonds CAP3RI, Nord France amorçage, Celeste Management, Sicae Somme et Sem Somme Énergies, Tiamat compte mettre à profit ces fonds pour aller vite, et profiter d’un certain alignement des planètes. " Notre technologie repose sur des recherches menées depuis 2013. Aujourd’hui, il est criant que les performances de nos batteries au sodium répondent à des besoins émergents dans plusieurs domaines, ce qui n’était pas encore le cas il y a quatre ou cinq ans. Nous voulons aller vite désormais pour accélérer l’industrialisation de nos batteries et la mise en place de "proof of concepts" avec des clients potentiels, pour apporter la preuve que nos batteries répondent à leurs usages, et engranger des commandes", détaille Hervé Beuffe, le président de Tiamat. La start-up de 13 salariés ne communique pas de chiffre d’affaires.

Plusieurs marchés identifiés

En remplaçant la technologie Lithium-ion (Li-ion) des batteries standard, par une technologie Sodium-ion (Na-ion), Tiamat a mis au point une nouvelle génération de batteries, à charge et décharge rapide, capable de délivrer une forte puissance. Conçues pour supporter un nombre très important de cycles de charge, légères et peu chères à produire, elles sont tout à fait indiquées pour l’hybridation des véhicules thermiques, entre autres applications. C’est d’ailleurs avec Plastic Omnium, le groupe francilien spécialiste de l’hybridation des véhicules, que Tiamat a signé son premier partenariat. "Dans l’idée de réduire les émissions des véhicules thermiques, nos batteries sont l’outil idéal. Elles offrent la puissance nécessaire pour prendre le relais au démarrage et en phase d’accélération, là où les émissions sont les plus importantes. Nous accompagnons également le développement des moteurs à hydrogène, qui ont besoin de puissance électrique pour pouvoir accélérer," détaille Hervé Beuffe. Le marché aéronautique, qui cherche à hybrider ses moteurs, est également une des cibles identifiées par Tiamat, tout comme celui des véhicules électriques en flottes partagées. Ou encore, celui de l’outillage électroportatif. " Nos batteries se rechargent à 100 %, en dix minutes, contre plus d’une heure pour une batterie classique. C’est une caractéristique qui intéresse beaucoup dans le BTP. Pour alimenter sa perceuse sur une journée, un ouvrier doit prévoir cinq ou six packs chargés, par exemple, quand une seule de nos batteries, rechargée à plusieurs reprises, suffit, " assure Hervé Beuffe, qui table sur l’explosion d’un marché "de plus de 10 milliards d’euros" dans les années à venir.

Une première phase d’industrialisation

N’ayant aujourd’hui la capacité de produire qu’une quantité limitée de cellules, et dans un unique format, Tiamat est en train de signer avec un partenaire industriel, pour anticiper les besoins de ses futurs clients. D’ici peu, la start-up sera en mesure de produire ses batteries à grande échelle, dans tous les formats standards. "Ce n’est pas une solution pérenne, mais elle est pour le moment nécessaire. Encore une fois, il s’agit d’aller vite pour profiter d’avoir un produit mûr, au moment où le marché a besoin de nous. La sous-traitance en Asie est actuellement le moyen le plus rapide de répondre aux attentes du marché. Nous verrons dans un second temps, à l’horizon 2024-2025, comment nous pouvons créer notre usine, en France. Cela fait entièrement partie de notre projet, puisque notre process, qui s’affranchit du lithium et du cobalt, peut parfaitement être mis en œuvre avec des matières premières européennes", se projette Hervé Beuffe. En parallèle, Tiamat continue de développer sa technologie pour mettre au point des batteries proposant davantage d’autonomie, et toujours, une recharge ultra-rapide.

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