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Syntony investit pour enrichir ses solutions de localisation souterraine
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Syntony investit pour enrichir ses solutions de localisation souterraine

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Soutenu par le plan France Relance, Syntony a lancé la conception de systèmes de navigation Galileo opérationnels sous terre. La société toulousaine veut aussi diversifier les débouchés de sa solution de localisation souterraine Subwave.

Syntony prévoit de diversifier les débouchés pour sa solution de localisation souterraine Subwave, jusqu'alors utilisée principalement pour les métros — Photo : Syntony

Freinée par la crise sanitaire, la société toulousaine Syntony (50 salariés, CA non communiqué) multiplie les axes d’innovation pour développer ses solutions de localisation pour milieux souterrains ou confinés. Le récent soutien du plan France Relance lui a permis de lancer la conception de systèmes de navigation Galileo fonctionnant sous terre : un investissement d’un million d’euros, subventionné à 80 %, qui complète sa palette technologique. Objectif pour l’entreprise : préparer l’arrivée en 2022 de normes communautaires qui imposent le système de positionnement européen aux fabricants de smartphones et aux centres de secours.

Vers la haute précision

"Intégrer Galileo dans notre solution Subwave nécessite deux ans de développement : les premiers tests auront lieu l’an prochain, précise Joël Korsakissok, président et cofondateur de Syntony. Notre ambition est d’atteindre une précision de moins d’un mètre." A ce jour, Subwave permet déjà de localiser hommes et matériels dans un rayon de deux mètres : une précision encore inégalée sur le marché, et une avancée majeure par rapport aux premières versions qui proposaient un positionnement par zone. "Notre objectif est de conserver notre avance technologique sur ce marché émergent", résume Joël Korsakissok.

Diversifier les débouchés

En 2021, Syntony doit mettre en service quatre projets majeurs : deux au Canada, un en France et le dernier à Stockholm, ville où Subwave a été testé avec succès depuis bientôt quatre ans. La crise sanitaire a contraint la société à imaginer des développements logiciels pour assurer le paramétrage et la calibration de ses solutions à distance, avec l’assistance d’intégrateurs locaux. Elle a aussi freiné ses efforts de prospection, concrétisés ces derniers mois par l’embauche d’un salarié aux États-Unis et d’un commercial à Paris. "Nous n’avons perdu aucun contrat mais la plupart des projets prennent du retard, constate Joël Korsakissok. Ces difficultés nous ont convaincus de diversifier nos débouchés sur deux nouveaux marchés : les tunnels routiers et les mines." Pour les tunnels, Syntony a déjà lancé un projet de démonstration au Japon, et un autre contrat doit aboutir en 2021 en Australie.

Une levée envisagée en 2022

En parallèle, la société s’apprête à passer un cap majeur : la mise sur orbite de son premier récepteur GNSS en pleine propriété, attendue avant la fin de l’année 2021. "Deux projets de micro-lanceurs sont intéressés par des récepteurs intégrant à la fois des systèmes GPS et Galileo : dans un premier temps, leur usage sera dédié au domaine spatial", précise Joël Korsakissok. Après avoir effectué une dizaine d’embauches en 2020, principalement en R & D, Syntony planifie entre 5 et 10 recrutements cette année. Malgré la crise sanitaire, la croissance de l’activité devrait se maintenir aux alentours de 30 %, un rythme que la direction de l’entreprise entend intensifier ces prochaines années. Après avoir levé 6 millions d’euros en 2019, Syntony envisage un nouveau tour de table pour préparer cette accélération, mais sans doute pas avant 2022.

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