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Symbio inaugure sa première gigafactory de piles à combustible près de Lyon
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Symbio inaugure sa première gigafactory de piles à combustible près de Lyon

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Dotée d’une capacité de production de 50 000 unités dès 2026, la gigafactory lyonnaise de Symbio sera le plus grand site intégré de production de piles à combustible en Europe. Dédiés à la mobilité, ses produits s’adressent toutefois à un marché encore embryonnaire. Mais ses actionnaires de l'automobile - Stellantis, Michelin et Forvia - devraient lui ouvrir des portes.

Implantée à Saint-Fons, près de Lyon, la gigafactory "SymphonHy" de Symbio produira 50 000 systèmes de piles à combustible pour la mobilité d’ici trois ans — Photo : Symbio

En présence des ministres Roland Lescure et Agnès Pannier-Runacher et de Laurent Wauquiez, président de la région Aura, les groupes automobiles français Stellantis, Michelin et Forvia viennent d’inaugurer "SymphonHy", la première gigafactory de leur entreprise commune Symbio, dédiée à la mobilité hydrogène. "Nous avons l’énergie d’une start-up et l’expérience industrielle de nos trois actionnaires", s’est réjoui Philippe Rosier, président de Symbio. Située à Saint-Fons, dans la métropole de Lyon, la gigafactory SymphonHy dispose à ce jour d’une capacité de production de 16 000 piles à combustible par an, qui devrait être portée à 50 000 systèmes par an dès 2026.

Sur 26 000 m2, le site accueille également le siège social de Symbio, ainsi que son centre d’excellence technologique et industrielle (450 ingénieurs). Autosuffisant énergétiquement, SymphonHy bénéficie d’une forte automatisation notamment grâce au recours à la robotique, qui autorise une production à grande échelle industrielle à un coût plus compétitif.

Diviser par deux les coûts de production

Le pari de la mobilité hydrogène n’était pourtant pas gagné. Initiés par la R&D de Michelin (132 200 salariés, 28,6 Md€ de CA en 2022) il y a quarante ans, les systèmes de pile à combustible pour les véhicules à hydrogène ont connu des débuts difficiles, comme l’a rappelé Florent Menegaux, président du groupe français implanté à Clermont-Ferrand.

"Fabriquer de l’électricité à partir de l’hydrogène, c’est d’abord 15 ans d’échecs R&D. Le coût de revient de notre première pile s’élevait à 500 000 euros. Depuis, nous n’avons cessé de faire baisser son coût et nous voulons encore le diviser par deux notamment grâce à Symbio", a affirmé le président de Michelin. Sur le papier, l’hydrogène a l’intérêt d’allier puissance, autonomie et temps de chargement réduits, sans bruit ni émissions de CO2 mais ses industriels sont confrontés à un défi de taille : bâtir tout un écosystème de filière et de distribution tout en réussissant à faire baisser leurs prix de revient.

De nouvelles avancées technologiques pourraient y contribuer, mais le coup de pouce décisif viendra du décollage du marché, qui lui permettra de bénéficier d’économies d’échelle. D’où les appels répétés des actionnaires de Symbio à des aides de l’État pour soutenir la demande finale. En amont, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, a rappelé que "l’accès à une électricité pas chère", notamment de source nucléaire, était un avantage concurrentiel de taille pour les industriels de l’hydrogène.

SymphonHy fait partie d’HyMotive, un projet industriel et technologique stratégique porté par Symbio et soutenu par l’Union européenne et le gouvernement français via les Projets Importants d’Intérêt Européen Commun (PIIEC). HyMotive représente un investissement global d'un milliard d’euros sur sept ans. "Le soutien de l’État Français au projet s’est élevé à 600 millions d’euros", a rappelé la ministre de la transition énergétique.

Un projet de deuxième usine

De 50 salariés en 2019, Symbio est passé aujourd’hui à plus de 750 collaborateurs et prévoit la création de 1 000 emplois supplémentaires au cours du projet HyMotive. Le spécialiste des systèmes de piles à combustible prévoit notamment de construire une deuxième gigafactory dans l’Hexagone, qui sera basée sur une " innovation de rupture " permettant de doper les performances et de réduire les coûts de ses piles. Elle devrait lui permettre de doubler sa capacité de production globale à 100 000 piles à combustible par an en France dès 2028.

Symbio espère réaliser un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros en 2030. Il peut notamment compter sur les commandes de son actionnaire depuis mai 2023 et client Stellantis, 7e équipementier mondial, premier constructeur à commercialiser une solution hydrogène zéro émission pour les véhicules utilitaires légers, pour les modèles Peugeot e-Expert, Citroën e-Jumpy, et Opel Vivaro-e.

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