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Stéphane Duclos (Club E6) : "Les dirigeants gardent le moral mais sont positionnés sur du court terme"
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Stéphane Duclos président du Club E6 "Les dirigeants gardent le moral mais sont positionnés sur du court terme"

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Le Club E6 fête ses 50 ans et compte bien poursuivre ses activités durant un autre demi-siècle. Dans un contexte marqué à la fois par la crise sanitaire et la multiplication des clubs d’affaires, ce réseau de chefs d’entreprise joue la carte du club de services. Entretien avec son président, Stéphane Duclos.

Stéphane Duclos, président du Club E6 et dirigeant de la société SubDéco, basée à Seclin (Nord) — Photo : Valentin_Bretel

Les réseaux d’entreprises ne manquent pas à l’appel dans la région. Comment le Club E6 se différencie-t-il ?

On voit surtout se multiplier les clubs d’affaires dans les Hauts-de-France, c’est-à-dire les clubs avec une orientation très business. Le club E6 est né en 1971 avec la volonté d’être un club de services. Ce projet a été porté par le père de Luc Doublet (ex-dirigeant de l’entreprise familiale Doublet, à Avelin, dans le Nord, NDLR), avec la volonté de rompre la solitude du dirigeant. La particularité du Club E6, c’est que pour devenir membre, il faut être au capital de son entreprise. Cela change les choses en termes d’actions et de réflexion. Le club compte près de 170 membres et pour entrer, il faut être approuvé par un de nos groupes et par la suite, s’impliquer dans la relation. Nous veillons à la qualité des recrutements de nouveaux membres, ce qui fait que notre turnover est très faible. L’objectif est de créer de vrais échanges : retours d’expériences, réflexions communes sur des sujets professionnels ou personnels, etc. Il n’est pas rare que des amitiés se nouent. Certains membres partent même ensemble en vacances.

Comment fonctionne ce club ?

Le club est organisé en 20 groupes de 8 à 10 adhérents, qui se réunissent une fois par mois, sur une thématique choisie : le bien-être du dirigeant, la fiscalité, la succession, l’innovation, la RSE, etc. L’objectif est que ces rencontres soient inspirantes pour les chefs d’entreprise membres. Ces groupes ont un mode de vie assez autonome. Le club compte aussi 2,5 permanents et des commissions, composées de membres élus, pour réaliser des liens et des animations intergroupes. Il s’agit par exemple de cérémonies des vœux, de garden-party, de conférences à thèmes, de voyages, ou encore de "coins du feu", des soirées durant lesquelles une personnalité régionale vient présenter son parcours personnel. Notre budget de fonctionnement est d’environ 160 000 euros par an, en provenance essentiellement des cotisations des membres. Celles-ci s’élèvent à 1 500 euros par an. Quelques milliers d’euros proviennent aussi de la CCI, qui soutient le club depuis sa création, ainsi que d’un réseau de partenaires.

Quel est l’état d’esprit des adhérents dans le contexte actuel ?

Le club enregistrait à une époque plus de 200 dirigeants. La crise a un peu réduit les rangs : nos dirigeants sont actionnaires de tout ou partie de leur entreprise. Ils ont donc concentré leurs efforts sur leur activité durant cette période. Nos adhérents représentent, via leurs sociétés, 4 000 salariés et 465 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulé. Deux fois par an, nous réalisons un baromètre en interne et le dernier révèle que le moral de nos membres reste bon. Ils restent d’ailleurs optimistes, même dans les secteurs les plus touchés, comme les voyages, les CHR, le tourisme, etc. En revanche, les dirigeants sont davantage positionnés sur du court terme, avec des prises de décision à exécution rapide. Cela s’explique par les difficultés à recruter, l’instabilité des prix des matières premières ou des transports.

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