Fabricant mosellan d’enduits pour le bâtiment installé à Kédange-sur-Canner, le groupe familial Semin (CA : 240 M€ ; 900 salariés), a ouvert en avril 2023 son capital à hauteur de 15 %. Le tour de table d’un montant de 25 millions d’euros voit entrer aux côtés de l’actionnariat familial un actionnariat institutionnel à savoir le fonds d’entrepreneurs GEI, ancré dans le Nord-Est, ainsi que deux fonds institutionnels, Bpifrance Investissement et BNP Paribas Développement.
L’ambition affichée par Philippe et Caroline Semin, le président et la directrice générale de Semin, est d’atteindre d’ici à 2030 le milliard d’euros de volume d’affaires, comme nous l’avions dévoilé dans nos colonnes à l’occasion d’un reportage sur la transmission des ETI. "Nous souhaitons devenir un acteur impactant de l’habitat responsable", précise Caroline Semin qui amorce un virage stratégique teinté d’une puissante politique RSE dans l’entreprise.
Structurer une ETI pour devenir un groupe industriel
Pour y parvenir, Semin structure son organisation pour passer d’une organisation d’ETI familiale à une organisation plus proche de celle d’un grand groupe. Le recrutement de cadres dirigeants issus de grands groupes, à l’instar de Valérie Roch, directrice des ressources humaines et transformation pour Semin et ancienne cadre dirigeante chez Stellantis, doit permettre d’apporter les outils de structuration de l’entreprise permettant la croissance forte sur les 10 années à venir.
À l’occasion d’une visite de Roland Lescure, ministre de l’industrie, dans l’usine mosellane du fabricant, Valérie Roch explique la stratégie de Semin : le groupe marchera sur deux jambes. D’un côté l’enduit qui représente le cœur business de Semin, avec des innovations responsables comme une gamme de produits composés à 99 % de composants naturels "qui divisent par 500 les composés organiques volatils émis par les enduits", indique Virginie Pontillo, responsable marketing du groupe. D’un autre côté, une nouvelle branche d’activité, à savoir le marché de l’isolant biosourcé. D’un côté et de l’autre du placo, Semin sera présent pour offrir une solution globale et responsable aux professionnels du bâtiment.
Une nouvelle unité business
Pour ce faire, Semin réalise, grâce à l’ouverture de son capital, une opération de croissance externe pour mettre un premier pied sur ce nouveau segment. Il s’agit du rachat de l’entreprise Buitex (CA : 12 M€, 40 salariés), basée dans le Rhône, producteur d’isolants à base de matières recyclées. Cette société fabrique déjà des isolants biosourcés en marque propre et en sous-traitance. Une gamme d’isolants de la marque Semin, composés à 50 % de textiles recyclés issus du programme Renaissance Textile, projet d’envergure porté par un conglomérat d’industriels textile français, verra prochainement le jour pour étoffer l’offre et porter une première pierre à ce deuxième pilier de croissance.
À noter également le développement de la vente en direct consommateur grâce à des marketplaces comme ManoMano, canal de distribution qui croît significativement depuis son lancement lors de la crise sanitaire. Gérée entièrement depuis le site de Kédange, cette activité s’étendra prochainement aux autres sites du groupe dans les Pyrénées-Orientales et dans la Somme.
