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Savéol cultive son savoir-faire sur les insectes
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Savéol cultive son savoir-faire sur les insectes

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La coopérative productrice de tomates et fraises Savéol investit 1,6 million d’euros pour une extension de son élevage d’insectes, qui lui permettent de développer une gamme de légumes sans pesticides.

La ferme d'insectes de Savéol, Savéol Nature à Guipavas, va être agrandie — Photo : Isabelle Jaffré

Savéol (2 500 salariés, 203 M€ de CA en 2019-2020), la coopérative maraîchère de Plougastel-Daoulas, va agrandir sa " ferme à insectes ". Une extension de 1 200 m² est en cours de construction à côté des serres construites en 2013. 2,2 millions d’euros d’investissement à l’époque, sur 4 500 m² à Guipavas pour un virage vers " l’agroécologie ". Cette fois, l’investissement se monte à 1,6 million d’euros. " La livraison est prévue cet été. Nous espérons que l’extension sera prête pour la campagne hiver 2021-2022. Il faut environ quatre mois pour élever les insectes ", indique le président de Savéol, Pierre-Yves Jestin.

" Vitrine technologique "

Savéol est la seule coopérative en France à avoir intégré sa production d’insectes dits " auxiliaires " visant à protéger les cultures sans pesticides. En 2020, 10 millions de punaises prédatrices, 130 millions de microguêpes parasites et 15 000 ruches de bourdons pour la pollinisation ont été élevés. Cette démarche, entamée dès 1983, s’est aujourd’hui fortement développée : en 2020, 10 % du volume commercialisés (tomates principalement) était sans pesticides, ce sera 20 à 25 % en 2021. Une stratégie qui permet à la coopérative bretonne de communiquer sur une gamme " sans pesticide de la fleur à l’assiette ". Hors pandémie de Covid-19, la coopérative fait aussi visiter son installation à près de 6 000 personnes par an. " Une fois la crise sanitaire terminée, nous espérons reprendre cette mission, avec le grand public et les scolaires ", note le dirigeant.

L’élevage d’insectes Savéol Nature emploie 12 salariés et réalise 1,8 million d’euros de chiffre d’affaires. " C’est une véritable vitrine technologique pour l’entreprise ", insiste le président. Celle-ci forme les salariés de ses maraîchers mais fournit aussi les insectes pour d’autres coopératives locales comme Prince de Bretagne ou Eureden. " La vente extérieure représente seulement 10 % de nos insectes. L’avantage est d’avoir un élevage à proximité, au lieu de faire voyager des insectes d’ailleurs en Europe ", souligne Pierre-Yves Jestin.

Après les tomates, les fraises

Un savoir-faire que Savéol veut encore développer. La coopérative est partenaire de programmes nationaux de recherche comme avec l’Inra (Institut national de recherche agronomique). Les travaux portent sur l’optimisation de la lutte biologique et sur la valorisation de la biodiversité des serres. Et désormais, Savéol va aussi travailler sur des insectes utiles à sa production de fraises. Une structure indépendante commune avec l’Association d’organisations de producteurs nationales Fraises de France va être créée.

Frais' Nat, c’est son nom, sera basée dans les locaux de la ferme de Guipavas. La doctorante à l’origine des recherches a été embauchée. " Son travail sera de développer de nouveaux auxiliaires et des techniques naturelles de protection, spécifiques à la fraise. C’est une recherche très prometteuse ", s’enthousiasme Pierre-Yves Jestin. 

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