Sauvé par l'État, le groupe Cnim veut écrire une nouvelle page de son histoire
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Sauvé par l'État, le groupe Cnim veut écrire une nouvelle page de son histoire

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En grandes difficultés depuis le début de l’année 2020, le groupe Cnim vient d’obtenir une aide "massive" de la part de l’État français. Cette nouvelle étape éloigne la menace d’une "vente à la découpe" tout en lui permettant d’exécuter son plan d’affaires et de poursuivre son développement.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des finances et de la relance en visite sur le site seynois du groupe industriel Cnim — Photo : Hélène Lascols

En octobre dernier, l’État avait pris l’engagement, devant les élus locaux et les syndicats de salariés, de sauver le groupe Cnim (588,40 M€) et ses 2 700 emplois (dont 1 100 sur son site historique), implanté à La Seyne-sur-Mer. Six mois plus tard, il a tenu promesse et vient d’accorder un prêt direct de 40 millions d’euros à l’équipementier et ensemblier industriel français, qui intervient dans les secteurs de l’environnement, de l’énergie, de la défense et des hautes technologies. Une première enveloppe de 30 millions d’euros sera versée immédiatement et 10 millions d’euros seront remis à la date de la signature de l’accord définitif de restructuration. "Le prêt est contracté sur dix ans et prévoit un gel des remboursements les cinq premières années", précise Louis-Roch Burgard, directeur général du groupe Cnim. La restructuration arrêtée prévoit également la conversion de 71 % de la dette existante en instruments de quasi-fonds propres de type obligations non cotées remboursables en actions nouvelles (ORA) à hauteur de 163 millions d’euros.

Donner du temps au groupe

Ce mémorandum d’entente conclu avec les créanciers et assureurs crédit du groupe industriel, l’État et son partenaire industriel historique, la société allemande Martin GmbH, a été officialisé le 26 mars lors de la venue de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des finances et de la relance, qui a salué "l’unité des responsables politiques locaux et la mobilisation des salariés, exemplaires d’engagement." Et d’ajouter que "le soutien massif de l’État va permettre la préservation des emplois et d’un savoir-faire d’excellence, de l’unité de l’entreprise et de la diversité de ses activités tout en garantissant leur développement."

"Le soutien massif de l’État va permettre la préservation des emplois et d’un savoir-faire d’excellence."

À l’exception des processus de cession annoncés, dont les clôtures pourraient intervenir avant la fin du premier semestre 2021 - concernant la filiale O & M, dédiée à l’exploitation et la maintenance de centres de valorisation énergétique, la filiale Bertin IT, éditeur et intégrateur de solutions de cybersécurité et des participations biomasses - cette nouvelle étape de la restructuration ne considère plus d’éventuelles nouvelles cessions comme la priorité du groupe et éloigne de fait toute "menace de vente à la découpe".

Des moyens pour se développer

Ce soutien de l’État offre enfin au groupe Cnim la possibilité de pérenniser son plan d’affaires en répondant aux attentes de ses clients et fournisseurs. "Cette flexibilité financière retrouvée et le renforcement de notre trésorerie nous permettent de regarder l’avenir sereinement. Notre futur est assuré parce que nous avons aujourd’hui les moyens de convaincre nos clients que l’entreprise est pérenne", confie le dirigeant. D’autant que les difficultés du groupe ne sont pas liées à la crise sanitaire, mais à la défaillance de l’un de ses partenaires britanniques, "qui nous a amenés à devoir payer des pénalités de retard très importantes qui ont eu un impact sur notre trésorerie."

"Nous avons aujourd’hui les moyens de convaincre nos clients que l’entreprise est pérenne."

Le groupe regarde désormais vers l’avenir et peut d’ores et déjà s’appuyer sur un carnet de commandes bien rempli : "nous avons déjà 1 milliard d’euros de commandes pour notre activité environnement et 400 millions d’euros pour notre activité innovations et systèmes", détaille Louis-Roch Burgard. L’entreprise, qui travaille pour la défense française, pour Ariane ou encore le projet Iter, et qui réalise 48,2 % de son chiffre d’affaires à l’international, bénéficiera de 180 millions d’euros de garantie export pour explorer de nouveaux marchés.

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