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Saint-Astier à l’assaut de nouveaux marchés grâce à son showroom parisien
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Saint-Astier à l’assaut de nouveaux marchés grâce à son showroom parisien

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Saint-Astier, premier producteur français indépendant de chaux hydrauliques naturelles, vient d’ouvrir un showroom à Paris. Vitrine pour l’export et centre de formation pour ses partenaires, dont les Monuments historiques, il doit jouer un rôle crucial dans la conquête de nouveaux marchés, avant la construction d’une nouvelle usine envisagée à horizon 2025.

Matthieu Tanguy, le directeur général de Saint-Astier — Photo : DR

Fabriquées depuis plus de 110 ans dans la vallée de l’Isle en Dordogne, réputée pour la qualité de son calcaire, et destinées à la conservation des bâtiments anciens, les chaux de Saint-Astier ont le vent en poupe. L’entreprise, qui se dit premier producteur français indépendant de chaux hydraulique naturelle, affiche une santé de fer et des ambitions à sa mesure. Après plusieurs années de progression à deux chiffres, le rythme de croissance ralentit un peu mais permet néanmoins à Saint-Astier d’atteindre au dernier bilan 35 millions d’euros de chiffre d’affaires (+ 6 %), dont 15 % à l’international. Une part à l’export que l’entreprise compte développer, notamment au Moyen-Orient. Pour y parvenir, elle s’est dotée d’un nouvel outil, un showroom à Paris fraîchement inauguré, crucial à plus d’un titre.

L’enjeu des formations

"Cet espace au cœur de la capitale répond à deux objectifs : renforcer notre proximité avec nos clients professionnels et développer notre présence à l’export. Nous y présentons notre gamme de solutions. Nous pouvons y recevoir plus aisément nos clients et fournisseurs, français et internationaux, pour des raisons logistiques. À l’avenir, nous réfléchissons à assurer des formations et organiser des événements à Paris", explique Matthieu Tanguy, directeur général.

La PME espère compléter son offre de formation au plus près d’un partenaire de choix, les Monuments historiques de Paris. "Nous possédons déjà un centre de formation dans le Périgord, agréé Qualiopi, avec cinq formateurs. L’an dernier, nous avons accueilli 200 professionnels, des artisans, des prescripteurs, des architectes." Depuis la création du centre en 2021, plus de 1 000 personnes ont été formées. "Cette transmission des savoir-faire, c’est notre ADN. Nous intervenons de plus en plus auprès des étudiants des écoles d’architecture pour faire connaître la chaux et aussi auprès de certains centres de formation des apprentis", insiste le directeur général.

Le calcaire d’exception est exploité sur 40 hectares — Photo : Claude-Hélène Yvard

Un accompagnement qui contribue largement à son succès commercial. Leader sur le marché de la restauration du patrimoine bâti et labellisé entreprise du patrimoine vivant, le chaufournier a acquis une notoriété internationale avec des chantiers de haute facture (châteaux, églises, ponts, forts…).

Nouveaux produits et nouvelle usine

Dans un univers concurrentiel en mutation, Saint-Astier mise aussi sur l’innovation. "De nombreux investissements ont été réalisés ces dernières années en recherche et développement pour apporter des solutions sur-mesure", poursuit Matthieu Tanguy. L’entreprise compte bien surfer sur la vague porteuse de l’écoconstruction ; l’un des atouts de la chaux étant sa capacité à se marier à des matériaux d’origine végétale, comme le chanvre par exemple. Dernière innovation en date : un béton de chaux prêt à l’emploi.

La PME, toujours détenue par les descendants de la famille Bastier dont la 5e génération vient d’intégrer l’entreprise, prévoit aussi de se moderniser. À horizon 2025, Saint-Astier envisage de construire une nouvelle usine à proximité du site actuel pour remplacer ses vieux fours au charbon. Les études sont en cours pour déterminer l’énergie à privilégier et le coût du projet. Pour l’heure, elle emploie 140 salariés dont une centaine sur le site périgourdin (les autres à Paris et à l’étranger). Une soixantaine travaille à l’extraction.

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