Annoncée début mars par un communiqué du gouvernement, la nouvelle a été confirmée par Safilin. L’entreprise basée à Sailly-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), spécialisée dans la filature de lin, s’apprête à recréer un outil industriel dans les Hauts-de-France, son bassin historique. Les usines du groupe avaient été délocalisées entre 1995 et 2005, en pleine crise du textile, vers la Pologne.
Un projet accéléré par le plan de relance
En projet depuis plus d’un an, cette réimplantation d'une unité de filature de lin va bénéficier du plan de relocalisation industrielle du gouvernement. Safilin (500 salariés, 30 M€ de CA) figure parmi les lauréats de l’appel à projets concernant les "intrants essentiels à l’industrie". Il est également soutenu par Bpifrance dans le cadre de l’appel à projets Résilience et par la Région Hauts-de-France.
"Cette décision fait suite aux nombreuses sollicitations d’entreprises textiles françaises souhaitant disposer d’un fil français, mais aussi à la demande des consommateurs de l’Hexagone d’acheter des produits naturels et locaux", détaille Olivier Guillaume, le président de Safilin, dans un communiqué.
Cinq millions d’euros investis
En tout, Safilin s’apprête à investir 5 millions d’euros pour implanter, sur 6 000 m², sa filature. Elle accueillera à terme 14 métiers à filer - douze au mouillé et deux au sec. Les machines seront acheminées des usines polonaises avant d’être installées et réglées sur le site, "une procédure très délicate", souligne un communiqué. La production devrait démarrer dès le premier trimestre 2022 et atteindre les 350 tonnes de fil par an, ce qui devrait permettre de couvrir la demande en fil français. Cette offre "made in France" viendra compléter la production polonaise du groupe. À titre de comparaison, Safilin produit actuellement 4 500 tonnes de fil de lin dans ses trois usines polonaises, qui emploient un peu moins de 500 personnes.
Trente collaborateurs seront recrutés courant 2021, avant une vingtaine d’autres, d’ici 2024, annonce Safilin. Ils seront formés par des opérateurs polonais ainsi que par d'anciens collaborateurs aujourd’hui retraités, souligne le groupe.
