Route du Rhum : comment être dans la course sans avoir des moyens titanesques
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Route du Rhum : comment être dans la course sans avoir des moyens titanesques

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Lorsque l’on ne dispose pas d’un budget titanesque, inutile d’espérer figurer sur la voile d’un maxi trimaran. Mais la Route du Rhum offre d’autres manières de se rendre visible, à moindres frais et à condition de bien connaître ses objectifs. Passage en revue de cinq alternatives pour embarquer dans la course sans y mettre une fortune.

Le skipper Erwan Le Roux tentera de monter sur le podium de la Route du Rhum 2018 à bord de Mix Buffet-Fenêtréa, un multicoque financé grâce au co-branding de deux entreprises morbihannaises — Photo : © Jacques Vapillon

1. Viser les voiliers de taille moyenne ou petite

La Classe 40, qui réunit le gros des troupes, est ce que l’on pourrait appeler la catégorie moyenne de la Route du Rhum, avec de budgets globaux de 200 000 à 500 000 €. Pour y accoler sa marque, les tarifs sont donc très variables, mais démarrent en général très bas (1 500 € pour un petit logo), et montent jusqu’à 200 000 € et plus pour le « naming » d’un voilier (le navire est rebaptisé au nom du sponsor).

En revanche, les retombées média sont difficiles à prévoir. D’autres formules permettent d’offrir des sorties en mer en amont de la course à bord d’un voilier de compétition, une manière de marquer le coup pour ses collaborateurs, voire de signer un contrat avec un client…

Pour se démarquer du peloton, il existe aussi la catégorie Rhum. C’est l’esprit d’origine de la course, où l’on trouve professionnels comme amateurs à bord de voiliers de croisière rapide, d'anciens prototypes, de trimarans, de monocoques, etc. Parmi eux cette année, un invité de marque, Loïck Peyron (vainqueur 2014), sur Happy, un catamaran jaune qui attirera les regards sur lui et toute sa classe. Ici on ne vise pas la rapidité, mais de belles histoires à faire partager auprès de ses équipes.

2. Opter pour le budget partagé avec le co-branding

Comme son nom l’indique, il s’agit de cofinancer le sponsoring d’un voilier avec une autre entreprise. Sachant que le coût moyen d’un Multi50 neuf, l'une des classes reines de la course au large, est de 2 M€, auxquels il faut ajouter 500 000 € de budget de fonctionnement annuel, voire 200 000 € supplémentaires pour l’ajout de foils, indispensables aujourd'hui pour atteindre un podium, l’idée du partage des frais et des retombées est intéressante pour les PME.

C’est la solution choisie entre autres par FenêtréA, fabricant morbihannais de portes et fenêtres en forte croissance (400 salariés, 64 M€ de CA en 2017) et engagé depuis neuf ans dans le sponsoring des Multi50 (victoire lors de la Route du Rhum 2014). L’entreprise a cette fois fait appel à un autre morbihannais, le spécialiste de la salade composée Mix Buffet (1 000 salariés et 200 M€ de CA en 2016), afin de porter ensemble le financement du Multi50 barré par Erwan Le Roux, pour deux ans, de 2017 à 2019.

« Un projet Multi50, en partenariat avec FenêtréA, est aujourd’hui parfaitement dimensionné pour notre entreprise. »

Une équipe 100 % morbihannaise, aidée également par un club d’entreprises du département, qui participent plus modestement. Patrice Le Hir, dirigeant de Mix Buffet, témoigne : « Ce partenariat est à la fois un projet d’entreprise et un projet d’hommes, puisque l’opportunité m’a été offerte par Dominique Lamballe, président de FenêtréA. La voile est un sport qui correspond à nos valeurs, à notre image sociétale, mais aussi à notre ancrage territorial. De plus, un projet Multi50, en partenariat avec FenêtréA, est, aujourd’hui, parfaitement dimensionné pour notre entreprise, car après trois années durant lesquelles nous avons beaucoup investi sur la R&D, la force de vente, les usines et le matériel, ce qui nous a permis et passer de 0 à pratiquement 14 points de parts de marché à ce jour, nous avons, à présent, envie de communiquer et de nous faire connaître davantage. La voile est, pour cela, un support qui nous parait très intéressant et nous sommes très fiers d’accompagner Erwan Le Roux, un marin au palmarès éloquent. »

3. Devenir produit officiel de la course

Ancrée dans un territoire avec une forte identité et des atouts indéniables en matière agroalimentaire, la Route du Rhum a établi un programme de licences dans ce domaine, en s’appuyant notamment sur une offre de produits dérivés proposée par le quimpérois Armor-Lux. Il faut donc être de la région. Dans la boucle, Prince de Bretagne, Brasserie Lancelot, Guyader Gastronomie, Breizh Cola, Plancoët, les yaourts Malo…

4. Louer un stand sur le village de départ

Il s’étend sur 12 000 m² et propose des stands de 9 à 1 000 m². Ouvert dès le 24 octobre, soit 10 jours avant le départ, il devrait voir passer près de 200 000 visiteurs, qui restent en moyenne 5h40 sur place, soit une durée « énorme, selon Mathieu Sarrot, directeur de la course. Mais le village est complet depuis six mois. » Un conseil du directeur : « réserver un an et demi à l’avance ».

5. Intégrer un club d'entreprises

Pour l’édition 2018 et les 40 ans de la course, un Club Rhum-Le Télégramme a été ouvert à 100 entreprises, avec des tickets d’entrée variables et valables un an, donnant accès à des prestations premium et exclusives (accès au fichier entreprises et partenaires, accès au village VIP, déjeuners, dîner ou cocktails, utilisation du label et du logo, visites privées de voilier et embarquements). Coût : de 2 000 à 10 000 €. Mais là encore, il faut s’y prendre à l’avance.

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