Ressources humaines : Des DRH agitateurs de bonnes pratiques
# Réseaux d'accompagnement

Ressources humaines : Des DRH agitateurs de bonnes pratiques

S'abonner
Recruter, motiver, faire progresser. Les 100 principaux DRH de l'Isère se sont rencontrés fin novembre pour bousculer la dichotomie public-privé et partager leurs expériences.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Le secteur public n'a rien à envier au privé en ce qui concerne les difficultés de recrutement. Ainsi, l'armée, qui recrute chaque année près de 10.000 personnes, connaît des enjeux comparables à ceux d'une entreprise "classique" : il lui faut attirer, recruter, former et reconvertir sa main-d'oeuvre. « Nous avons de grands besoins de recrutements car nous employons une part importante de contractuels. Sans cela, en l'espace de 5 ans, notre régiment se viderait », résume le général Bizeul, commandant de la 27e Brigade d'Infanterie de Montagne (siège : Varces ; 6.000 personnes). L'agence Défense Mobilité de l'armée a accompagné l'an dernier en Rhône-Alpes 3.062 salariés dans leur reconversion, dont 1.131 dans le privé. « Les qualités de notre personnel, comme la disponibilité, la mobilité, l'adaptabilité et le don de soi peuvent être un atout en entreprise », souligne le colonel Enderlé.




Le défi de l'innovation

Même constat dans le pénitentiaire. Avec jusqu'à 340 détenus pour seulement 232 places, la maison d'arrêt de Varces qui veille à la surveillance des détenus et à la prévention de la récidive fait face à des problématiques d'image et de sous-effectifs qui ne lui permettent pas de combler l'ensemble des postes affichés. « Sur 102 personnes, il nous manque 12 surveillants mais nous n'avons pas la possibilité de faire des recrutements en local ou d'embaucher des contractuels en vertu de notre statut », souligne Mme Bianchi, directrice du centre pénitentiaire de Varces. Si la latitude des employeurs privés est plus grande, l'objectif des deux secteurs reste le même, d'après Éric Théolier, DRH de Caterpillar France : « Créer un climat qui donne envie aux salariés de donner le meilleur. Car la force de nos usines n'est pas nos murs ni nos machines, mais nos collaborateurs ».




Améliorer l'engagement

Pour cela, Caterpillar (1.800 salariés à Grenoble) a travaillé sur l'engagement de ses salariés en simplifiant sa stratégie pour qu'elle soit comprise par tous, et en communiquant ses indicateurs opérationnels à l'ensemble des employés. Des "pin's" sont distribués à chaque salarié pour marquer les grandes étapes de leur carrière, tandis qu'un questionnaire à 360 degrés sur les pratiques de l'entreprise est envoyé à l'ensemble du personnel chaque année. Résultat ? L'entreprise a décroché un taux d'engagement de 84 % cette année. « En créant un climat énergisant, on parvient à améliorer les résultats de l'entreprise de 30 % », glisse Éric Théolier. Autre bonne pratique ? Depuis 2 ans, l'entreprise Soitec (800 salariés à Grenoble) a mis en place des incubateurs permettant d'alléger les processus de reporting en interne pour les équipes de R&D travaillant sur des projets stratégiques. « Dans cette organisation parallèle à l'entreprise, deux équipes de 100 personnes travaillent sur des projets de recherche en étant directement rattachées au Pdg afin de pouvoir prendre des décisions plus rapides et accéder à des budgets dédiés », explique Lionel Fabrizi, DRH de Soitec, qui précise que cette organisation " allégée ", ne génère pas de coûts supplémentaires.

# Réseaux d'accompagnement