Le Réseau Cocci (CA 2021 : 7 M€, 35 collaborateurs) poursuit le développement de sa logistique inversée. La société haut-rhinoise livre, d’une part, près de 4 500 références de produits d’hygiène, d’accueil et de sécurité à ses clients que sont les hôtels et restaurants, les collèges et lycées, les collectivités, les Ehpad et maisons de retraite, ainsi que des structures spécialisées dans la petite enfance. C'est son métier historique. En 2012, la société s'est lancée dans l'économie circulaire. Après avoir été retirés de leurs emballages, les produits d'hygiène qu'elle distribue sont amenés aux clients dans des boîtes consignées fabriquées par la société Corplex à Kaysersberg, dans le Haut-Rhin. Une fois remplies par d’autres déchets recyclables du client, ces boîtes sont ensuite récupérées par le Réseau Cocci qui effectue le tri final.
Afin d’améliorer les flux de cette logistique complexe, la société de Volgelsheim a investi 3 millions d’euros dans le renouvellement de sa flotte de six camions-benne moins polluants. Un montant qui a également permis de refaire les huit quais de la société.
Réduire le transport de déchets
"Cet investissement doit permettre, d’ici à 2023, de faire passer la totalité des livraisons en Cocci Box. À l’heure actuelle, les deux tiers des livraisons se font encore par palette", explique Catherine Bouazza, la directrice du Réseau Cocci. Alors que "l’intérêt de ce système, c’est que les déchets liés aux produits que nous livrons ne sont pas transportés inutilement de notre société vers le client. De plus, le tri est fait par des gens qui sont formés. Quand il n’y a pas de transport de déchets, cela réduit le bilan carbone", estime Adèle Baumann.
Recrutée en 2019 comme responsable des flux d’économie circulaire, elle est aujourd’hui directrice de Bon sens paysan connecté (BSPC), société sœur du Réseau Cocci. Fondée fin 2020, elle compte trois salariés. Son activité principale est le conseil et l’accompagnement vers la transition écologique. Elle s’appuie sur l’expérience du Réseau Cocci pour proposer quatre types de diagnostics à ses clients, des entreprises et des collectivités : un diagnostic de réduction et de tri des déchets à la source, un diagnostic d’organisation du tri dans la structure, un diagnostic d’achats durables et un diagnostic d’écoflux qui concerne les intrants, l’eau, l’énergie et les déchets.
Un réseau d'entreprises
BSPC se veut aussi un réseau d’entreprises impliquées dans l'économie circulaire. Chaque membre cotise entre 250 et 1 000 euros par an. Le réseau en compte déjà une soixantaine, dont les eaux de Lisbeth à Soultzmatt (Haut-Rhin) ou le concepteur d’éclairage Concept light à Niederhergheim (Haut-Rhin). "Chaque membre a un rôle à jouer, qu’il soit collecteur, trieur, valorisateur, producteur, distributeur, transporteur, consomm’acteur ou encore site de transit", explique Ronald Monfrini, le dirigeant de Mer bleue, la holding de Réseau Cocci et BSPC. "Il ne s’agit pas uniquement d'échanger des déchets de façon ponctuelle comme dans une simple bourse aux déchets", précise Adèle Baumann. La société veut favoriser les synergies à long terme comme, par exemple, avec le fabricant haut-rhinois de masques Barral, dont les produits sont collectés par Réseau Cocci.
