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REF 2023 : Bruno Le Maire confirme la bonne équation de la baisse des impôts pour soutenir l’économie
France # Fiscalité

REF 2023 : Bruno Le Maire confirme la bonne équation de la baisse des impôts pour soutenir l’économie

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La Rencontre des entrepreneurs de France (REF) du Medef s’est poursuivie sur l’épineux sujet des baisses d’impôt ce mardi 29 août en présence du ministre de l’Économie qui a rappelé son objectif de réindustrialiser le pays.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, à la REF 2023 : "Nous continuerons à baisser les impôts avec le président de la République" — Photo : DR

"Nous continuerons à baisser les impôts pour les entreprises dans les années qui viennent", a assuré Bruno Le Maire. Invité de l’université d’été du Medef ce mardi 29 août à l’hippodrome de Longchamp, le ministre de l’Économie a promis que "si on peut supprimer la CVAE définitivement plus tôt que 2027, nous le ferons", la Première ministre ayant confirmé hier le report de la suppression de cet impôt de production.

Évoquant les impôts de production - qui étaient il y a sept ans "sept fois plus élevés qu’en Allemagne"-, le ministre en a profité pour rappeler que baisser la contribution sur la valeur ajoutée est un "combat" qu’il porte depuis sept ans "contre beaucoup de monde, y compris dans notre majorité, y compris contre beaucoup d’élus locaux". Le ministre a rappelé l’effort déjà réalisé par le gouvernement au niveau des impôts de production. "Nous les avons baissé de 10 milliards d’euros au cours du dernier quinquennat. Nous avons déjà depuis le début du premier quinquennat, à la demande du président de la République, supprimé 4 milliards d’euros de CVAE. L’année prochaine nous la baisserons d’un milliard d’euros".

"C’est bon pour tout le monde"

Interrogé sur le taux record de prélèvements obligatoires en France qui culmine à plus de 45 % de la richesse nationale - le taux rassemble la totalité des cotisations des impôts et des taxes rapportée à la richesse produite -, Bruno Le Maire a répliqué que lorsque les impôts baissent, il y a "plus de recettes fiscales". "Voilà pourquoi nous continuerons à baisser les impôts avec le président de la République", a-t-il expliqué. En témoigne la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés (IS) passé de 33,3 % à 25 %, tandis que les recettes fiscales sont, elles, passées de 35 à 60 milliards d’euros par an depuis 2017. Même résultat "spectaculaire" pour l’impôt sur le revenu (IR). Alors que les taux ont aussi été réduits, les recettes ont doublé, passant de 70 milliards à 140 milliards d’euros grâce à l’embellie de l’activité et aux créations d’emplois, a-t-il encore détaillé. "Baisser les impôts, c’est bon pour tout le monde. C’est bon pour les ménages, c’est bon pour les entreprises, c’est bon pour la nation française, c’est bon pour la prospérité collective et c’est bien pour cela que l’on tiendra ce cap", a-t-il conclu. Ajoutant à l’attention du parterre de chefs d’entreprise réunis sur les pelouses de l’hippodrome : "Ce n’est pas dans votre intérêt d’avoir des comptes publics mal tenus, d’avoir un État qui est lourdement endetté, car cela veut dire des taux d’intérêt plus élevés et donc des conditions de financement plus difficiles". "Ma responsabilité est de trouver le bon équilibre entre la baisse nécessaire des impôts de production et le rétablissement des comptes publics et le désendettement", a-t-il ajouté.

"Garant de l’ordre public économique"

Le locataire de Bercy, qui a rappelé être "viscéralement attaché" au rôle de l’État en tant que "garant de l’ordre public économique", a annoncé qu’il allait regarder avec les distributeurs et les industriels ce qu’ils pourraient faire "ensemble pour contenir la flambée des prix alimentaires". "Lorsqu’il y a une relation entre les PME et les grands donneurs d’ordres, c’est normal que l’État soit du côté des PME pour s’assurer qu’en matière de délais de paiement les grands donneurs d’ordres respectent bien leurs engagements et que les PME ne sont pas étranglées ou étouffées", a-t-il justifié. Interpellé sur le rôle de l’État, il a notamment insisté sur le fait que, face aux grands bouleversements systémiques que sont la transition climatique et l’intelligence artificielle, son rôle est "de planifier les investissements nécessaires sur le long terme dans ces domaines", notamment "parce qu’ils ne sont pas rentables immédiatement", reconnaît-il.

1 % de croissance en 2023

Enfin, malgré le ralentissement de la conjoncture, le ministre a confirmé la prévision de "1 % de croissance française en 2023", tout en restant "prudent pour les mois à venir". Se félicitant notamment de la baisse du taux de chômage de 9 à 7 %, il a avancé l’objectif de 5 %. "C’est une vrai gageure", a-t-il toutefois reconnu. Pour y parvenir et "renouer avec le plein emploi", il a enjoint les entreprises à "continuer de faire ce que vous avez fait l’année dernière : augmenter les salaires quand vous le pouvez. C’est ce qui rend le travail attractif".

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