Alpes-Maritimes
Rachid Abarki (École 42) : « Nous avons un projet pour Nice et sa région »
Interview Alpes-Maritimes # Informatique

Rachid Abarki dirigeant de l'école 42 Rachid Abarki (École 42) : « Nous avons un projet pour Nice et sa région »

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Après Paris, Lyon et Angoulême, l’école 42 créée par Xavier Niel en 2013 accueillera sa première promotion à Nice, au sein de l’Éco-Vallée, en janvier 2021. Rachid Abarki dirigera l’antenne de cette école pas comme les autres. Gratuite et accessible sans condition de diplôme, elle forme jeunes et seniors aux métiers informatiques, des profils parmi les plus recherchés, particulièrement en région Sud et à l’ère du Covid.

Formation en informatique entièrement gratuite, l'école 42 ouvre une antenne à Nice, au coeur de l'Éco-Vallée, et lancera sa première promotion en janvier 2021 — Photo : DR

À qui s’adresse la formation de l’école 42 ?

Rachid Abarki : Nous recrutons des profils qui ont déjà des bases en programmation informatique, d’autres qui sont en décrochage scolaire. Nous accueillons aussi des « 42 plus » qui souhaitent se reconvertir ou monter en compétence par ce biais-là. À 40, 45 ou 50 ans, on n’est pas dépassé. Une personne qui a été manager ou chef de projet, comprendra rapidement dès lors qu’on lui donne cette sensibilité aux métiers informatiques.
L’école est ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 afin de nous adapter à tous, notamment ceux qui travaillent et qui ne peuvent suivre que les cours du soir ou le week-end.
La parité homme-femme est par ailleurs très importante pour nous.

Comment sont sélectionnés les candidats ?

Rachid Abarki : Les inscriptions viennent d’ouvrir, nous attendons entre 15 000 et 20 000 postulants. Nous en sélectionnerons 450 via un ensemble de tests en ligne qui doivent nous permettre d’évaluer la capacité, le potentiel et le profil de la personne, sa sensibilité en matière de programmation informatique mais pas seulement, car nous ne voulons pas que ce soit une barrière. Nous valorisons davantage le potentiel que l’aptitude. La capacité d’adaptation et d’évolution est prépondérante, encore plus à l’ère du Covid.

« Des entreprises nous sollicitent déjà pour avoir des stagiaires, avant même notre ouverture. »

En quoi consistent les « piscines » ?

Rachid Abarki : Nous en aurons trois entre octobre et décembre. Pendant un mois, les candidats travailleront ensemble. On leur donne un cadre, un ordinateur, le login et à eux de se jeter à l’eau. L’objectif est d’avoir en janvier une première promotion de 150 étudiants. Mais entre le contexte actuel lié au Covid et les demandes des entreprises qui nous sollicitent déjà pour avoir des stagiaires avant même notre ouverture, nous réfléchissons à la possibilité d’ouvrir 200 à 250 places. Tous ces métiers sont en forte demande, notamment en région Sud où se trouvent de gros pôles d’activité, comme Sophia Antipolis, Monaco ou Aix-en-Provence. Nous avons énormément de sollicitations de structures et groupes ayant de grandes difficultés à recruter des développeurs ou des profils en marketing digital, et qui doivent souvent demander à des Parisiens de venir travailler dans le Sud, ce n’est pas simple.

« Cybersécurité, blockchain, télétravail… tous ces sujets d’actualité sont en périphérie d’un projet ou d’un besoin d’un point de vue informatique. »

Sans enseignants, comment se déroule la formation ?

Rachid Abarki : C’est là toute la force de la pédagogie 42, le savoir est mis à disposition de tous, gratuitement. Nous favorisons le travail en équipe et les mettons en situation réelle, en mode projet. La formation est basée sur une approche de "gamification", par niveau. Plus ils évoluent, plus ils accèdent à d’autres niveaux. L’approche est simple, binaire, c’est aussi la réalité de l’informatique. Quand on programme, soit ça marche, soit ça ne marche pas. Vous pouvez avoir travaillé sur le projet pendant trois, quatre ou dix jours, s’il y a la moindre erreur, ça ne marche pas et il faut refaire.

Au-delà de la formation, quelle place souhaitez-vous occuper dans l’écosystème azuréen ?

Rachid Abarki : Nous avons clairement un projet pour Nice et sa région. Nous travaillons à des partenariats avec les écoles de commerce, avec l’Université… Nous prévoyons des conférences ouvertes à tous, notamment aux entreprises, pour informer et donner de grandes pistes de solutions. On voit que tous les sujets d’actualité, que ce soit la cybersécurité, la blockchain, le télétravail, la gestion des supports liés au cloud, sont en périphérie d’un projet ou d’un besoin d’un point de vue informatique. Notre objectif est de sensibiliser toutes les entreprises et acteurs, publics ou privés, sur ces besoins. Mais l’idée est que 42 Nice ne porte pas seule le projet, nous voudrions plutôt fédérer autour de ce sujet. Encore une fois, les besoins sont plus grands.

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