Contrairement aux idées reçues, le secteur horticole n'est pas si vert qu'on peut le croire. "Il y a encore du chemin à faire pour changer les pratiques et gérer les jardins tout en respectant l'environnement, mais on progresse modestement et sainement", présente Pascal Griot, dirigeant de Promesse de Fleurs (85 collaborateurs, CA sur l'exercice 2022 encore en cours de 13,5 M€), entreprise qu'il a fondée il y a presque 15 ans, à Houplines (Nord). Cette jardinerie en ligne pour 98 % de son activité et qui vend essentiellement des plantes ornementales (15 % pour le potager et le verger) en BtoC, met au coeur de son développement la responsabilité sociétale des entreprises.
Achats responsables
La recherche de cohérence globale est la clef stratégique pour Pascal Griot. Respecter les équipes, les clients et les fournisseurs est un tout. "Avec nos producteurs, nous prenons des engagements à long terme avec, pour moitié de nos achats, des réservations engageantes et des contrats de culture. Cela sécurise la filière en amont et garantit la variété de notre gamme qui compte 20 000 références végétales." Pas très fréquentes en horticulture, ces méthodes de partenariat réduisent les risques de perte sur les invendus chez les fournisseurs. Promesse de Fleurs souhaite renforcer cette formule d'achats responsables. "Nous avons pour objectif 2026 de procéder ainsi pour 70 % de nos achats", pointe le dirigeant. Une ambition en lien avec un autre développement en cours au sein de la jardinerie qui privilégie les coopérations de proximité et souhaite proposer à sa clientèle davantage de végétaux d'origine locale.
Engagements RSE forts
L'axe environnemental revêt une importance grandissante pour la PME qui n'utilise aucun traitement chimique depuis 2015, et recycle intégralement les cartons et les déchets verts. Dans les serres qui ne sont pas chauffées, hiver compris, les cycles végétatifs des plantes sont respectés. "Depuis un peu plus d'un an, nous avons développé les commandes sans plastique alors qu'on en utilise beaucoup dans le métier, du pot à l'emballage en passant par le scotch sur les cartons, explique Pascal Griot. Cela a nécessité recherche, tests et apprentissage des gestes de conditionnement. Nous maitrisons bien le process maintenant". Au point de projeter 100 % de leurs ventes avec zéro plastique d'ici 3 ans. La PME s'apprête également à déménager, en 2024, sur un site autonome en eau et en énergie.
Promesse de Fleurs s'est doté d'un site visible sur la toile et d'une équipe de rédacteurs qui divulguent des conseils de jardinage responsable. "L'impact est fort car pour un acheteur, nous avons 20 lecteurs", précise le dirigeant pour qui la relation clientèle doit être éthique. Les conseils donnés ne poussent pas à la consommation, voire, incitent à ne pas trop planter. "Nous ne perdons pas le client car il nous sait crédibles et revient vers nous ensuite", constate Pascal Griot, pour qui "respecter les contraintes environnementales est aujourd'hui aussi important que faire du chiffre". A l'écoute des propositions de ses collaborateurs en ce sens, le dirigeant prône une politique salariale motivante pour ses équipes, consultées sur tous les sujets. "Nous travaillons sur la promotion interne, sur l'égalité hommes-femmes. Nous avons peu d'absentéisme et de turn-over". L'entreprise redistribue 50 % de son bénéfice aux collaborateurs sous forme de primes et d'intéressement aux résultats. Et un actionnariat salarié est en place depuis l'an dernier.
