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Prism installe sa production de masques jetables à Frontignan
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Prism installe sa production de masques jetables à Frontignan

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Nouvel entrant sur le marché des masques de protection contre le Covid-19, Prism va investir 2 millions d’euros dans la construction d’une usine près de Sète, dans l'Hérault. Revendiquant une fabrication 100 % française machines comprises, elle mise sur la maîtrise totale de son outil de production pour s’imposer face à la concurrence étrangère à bas coûts.

La machine de production de masques jetables FFP2, développée par le lunellois Enthon Engineering pour le compte de Prism — Photo : Prism / Enthon

PME cofondée en octobre 2020 par deux entrepreneurs expérimentés de la filière santé dans l’Hérault, Jean-Marc Azam (Valéa Santé) et Christian Curel (i2a), l'entreprise Prism (pour "Protection contre les risques sanitaires et microbiens") engage un plan de marche aux ambitions élevées.

Le fabricant de masques jetables installe sa première unité de production à Frontignan, près de Sète, en vue d’une mise en route à la mi-janvier 2021. Le financement, en cours de finalisation, mobilise un investissement de 2 millions d’euros sur la rénovation d’un site de 900 m2, l’aménagement de stocks, l’achat de deux machines de production et le recrutement de 20 à 25 salariés sur la seule année 2021. Prism vise un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros dès son premier exercice.

Une production maîtrisée

Prism sera spécialisée, d’abord, dans la production de masques médicaux de type FFP2. La fabrication de masques chirurgicaux, prévue initialement pour démarrer au même moment, est plus longue à mettre en place sur le même site : elle est sous-traitée, pour l’heure, à un partenaire situé à Perpignan (Pyrénées-Orientales). La spécificité de Prism est qu’elle revendique une production 100 % française sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la localisation des fournisseurs de matières premières à l’emplacement de la production, en passant par l’origine des machines utilisées. En l’occurrence, celles-ci sont conçues et fabriquées par l’entreprise Enthon Engineering, basée à Lunel (Hérault). « La crise du coronavirus a montré la dépendance de la France aux produits santé stratégiques fabriqués à l’étranger, comme les masques, les médicaments ou les respirateurs. Prism répond à l’ambition de redonner une autonomie dans la production sur la partie Est de l’Occitanie pour ces deux types de masques, explique Christian Curel, président d'i2a et codirecteur de Prism. De plus, en nous équipant de machines françaises, nous nous assurons la maîtrise technique de la production, avec une technologie de qualité protégée par brevets, alors que d’autres producteurs français utilisant des machines chinoises sont pénalisés par leur faible fiabilité, nécessitant des jours entiers de maintenance. »

Face à la concurrence des fabricants de masques à bas coûts, notamment en Asie, Prism mise sur plusieurs facteurs, en plus de l’économie sur les frais liés à l’importation et au transport de marchandises. Les machines fabriquées par Enthon, selon Christian Curel, atteignent un rendement de 120 masques FFP2 par minute, là où les fournisseurs asiatiques annoncent un chiffre théorique de 100 masques FFP2 par minute. « Comme nous maîtrisons ce savoir-faire technique, nous pouvons faire évoluer les machines pour les orienter, à l’avenir, vers d’autres produits comme les charlottes ou les sur-chaussures. Nous pouvons aussi y intégrer de l’innovation : Prism est aujourd’hui la seule PME à pouvoir proposer la personnalisation des masques jetables par impression. Ce n’était possible jusqu’ici que sur les modèles en tissu », assure le dirigeant.

Une ambition de filière

Dans un second temps, l’ambition de Prism est de structurer une filière de produits de santé stratégiques, là encore en conservant la production sur le territoire régional et en préservant le savoir-faire né lors de la crise sanitaire. « De nombreuses entreprises industrielles, pour conserver une activité lors du premier confinement, se sont lancées dans la production de produits éloignés de leur savoir-faire historique : gels hydroalcooliques, systèmes de désinfection ou de protection de surface, sprays, etc. Il n’est pas dit, à l’avenir, qu’elles garderont cette production. De plus, elles n’ont pas, bien souvent, de réseaux commerciaux pour la développer. Notre objectif est de prendre le relais de ces productions, de les commercialiser ou, quand ce ne sera pas possible pour certains produits, de nous contenter de la distribution », annonce Christian Curel.

Forte de ces perspectives, Prism affirme qu’elle dispose déjà d’un portefeuille clients (volume non communiqué) et qu’elle a obtenu, en un trimestre d’existence, son référencement auprès de deux centrales d’achat majeures, dont l’une compte plus de 3 000 adhérents parmi les établissements de santé et maisons médico-sociales. L’entreprise affiche un prévisionnel de 10 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2022 et prévoit d’employer 50 collaborateurs dans trois ans. Elle réfléchit déjà à la construction d’une nouvelle usine, s’étendant sur au moins 2 000 m2. L’une des options étudiées par Christan Curel serait de l’implanter dans la Med Vallée, la future zone d’activités santé que développe la Métropole de Montpellier.

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