Côtes-d'Armor
Président du tribunal de commerce, Gilles Henrio juge "robuste" l'économie des Côtes-d'Armor 
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Président du tribunal de commerce, Gilles Henrio juge "robuste" l'économie des Côtes-d'Armor 

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Gilles Henrio, président du tribunal de commerce de Saint-Brieuc, juge l’économie du département "robuste", après une année où le chiffre d’affaires global a progressé, tout comme les investissements. Alors que le chômage n'augmentait pas, malgré les difficultés conjoncturelles.

Gilles Henrio, président du tribunal de commerce de Saint-Brieuc (qui couvre les Côtes-d'Armor excepté le bassin de Dinan, rattaché au tribunal de Saint-Malo) — Photo : Matthieu Leman

Robustesse. C’est le mot qu’emploie Gilles Henrio, président du tribunal de commerce de Saint-Brieuc (qui couvre les Côtes-d’Armor excepté le bassin de Dinan, rattaché au tribunal de Saint-Malo), pour qualifier l’économie du département en 2023. Et cela, au regard des chiffres Insee arrêtés à la fin du troisième trimestre et de ceux du greffe du tribunal arrêtés au 31 décembre dernier. "Dans un contexte de ralentissement, l’économie du département est robuste", déclare le président.

Les 46 555 entreprises enregistrées localement ont généré un chiffre d’affaires global en hausse de 0,7 %, à la fin du troisième trimestre 2023, alors qu’en France ce chiffre était stable. Pour mémoire, le chiffre d’affaires cumulé des entreprises costarmoricaines s’était élevé à 40 milliards d'euros en 2022 (selon la Direction Départementale des Finances Publiques), en hausse de 10,2%. Une augmentation liée au rattrapage post-covid.

Le transport à la fête

Côté sectoriel, le domaine du transport et de l’entreposage est celui qui progresse le plus (+ 13,8 %), devant la restauration et l’hébergement (+ 6,9 %), la construction (+ 5,4 %), le commerce (+ 5,3 %) et l’industrie (y compris l’agroalimentaire, qui représente 40 % des emplois dans le département) en hausse de 2,6 %. En revanche, les activités agricoles, de la sylviculture et de la pêche sont en baisse (- 41 %), comme les métiers de la santé et de l’action sociale (- 4,5 %).

" Concernant le bâtiment, il est probable que la progression actuelle du chiffre d’affaires soit le fait de la répercussion de la hausse du coût de la construction, de la facturation de chantiers ouverts il y a plus de deux ans, et de la progression de l’activité liée à la rénovation et à l’efficacité énergétique ", détaille Gilles Henrio.

La hausse des taux d’intérêt a freiné le secteur, qui traverse aujourd'hui une période plus compliquée. Au troisième trimestre, les mises en chantier sur le marché du logement neuf ont baissé d'environ 25 % (-39,3 % pour le marché des logements collectif et résidentiel) sur un rythme plus important qu’au niveau régional qui connaît un recul de 11,3 %. "En fin d’année, il est constaté un nombre important d’injonctions de payer émises par la caisse des congés payés, révélateur de trésoreries tendues pour certaines entreprises de ce secteur. Des contacts permanents avec la CAPEB et la Fédération du Bâtiment permettent d’identifier les entreprises concernées et de les accompagner", note le président.

Investissements en petite hausse

Du côté des investissements, ceux-ci ont encore progressé, de 1 %, contre 3,8 % en 2022, boostés par les Prêts Garantis par l’État, dont 4 460 entreprises costarmoricaines avaient bénéficié pour un montant total de 589 millions d’euros. Le remboursement va d’ailleurs bon train puisqu’il reste 43 % du montant de ces PGE à rembourser dans les Côtes-d’Armor, contre 51 % au niveau national. En revanche, "dans cette période d’aléas, nous constatons un transfert du budget investissement vers celui de la maintenance", avertit le magistrat.

Autre symbole de la robustesse de l’économie du département en 2023, le chômage s’est maintenu à un taux de 6,4 %, moins élevé qu'au niveau national (7,2 %) mais supérieur au niveau breton (6 %). C’est le secteur de Lamballe qui est le meilleur élève avec 4,8 %, suivi de Loudéac (5,6 %) tandis que celui de Guingamp s’élève à 7,3 %.

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