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PPG, spécialiste de la peinture, s’engage pour réduire son empreinte carbone
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PPG, spécialiste de la peinture, s’engage pour réduire son empreinte carbone

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Le site PPG de Moreuil, dans la Somme, où est fabriquée la marque de peinture Ripolin, se transforme en matière de RSE. Eau, électricité, composition des peintures, l’entreprise investit depuis une dizaine d’années pour ce faire.

La directrice du site PPG à Moreuil, Aurélie Carmona, a pour ambition de développer les peintures biosourcées — Photo : Lise Verbeke

Le site de Moreuil, 200 salariés, fait partie des trois usines françaises de production appartenant à l’américain PPG. Le leader mondial de la peinture réalise 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans 70 pays, et 595 millions en France. Et s’attache à verdir ses process. Étendue sur 9 hectares, l’usine samarienne dispose d’une importante plateforme logistique. Depuis un an, les 2 500 camions qui transitent entre les usines du groupe et les dépôts, roulent au biocarburant. Un choix environnemental important, "mais que l’on ne peut appliquer que pour nos transports intersites", indique la directrice Aurélie Carmona, "car pour les livraisons entre chez nous et nos clients, nous ne maîtrisons pas les transporteurs. Même si le biodiesel commence à se développer, cela reste à la marge".

Économies d’eau

Côté production, 22 millions de litres de peinture sortent chaque année de l’usine de Moreuil, essentiellement de la peinture blanche. La spécialité du site, la couleur, représente 30 % de la production, avec la marque phare pour les particuliers : Ripolin. Après un remplacement de l’éclairage en LED qui a permis de réduire de 11 % la consommation d’électricité en 2022, l’entreprise s’est attaquée à la consommation d’eau. "Produire de la peinture nécessite beaucoup d’eau, 14 000 tonnes par an, dont 5 000 pour le rinçage des lignes, sachant que nous en avons quatre pour le blanc et une pour la couleur", indique la dirigeante. Des lignes raclées ont été installées, pour un montant d’environ 300 000 euros. "Dans les tuyauteries sont installés des obus", détaille Aurélie Carmona. "Les joints autour de cette pièce viennent racler la peinture qui reste sur la ligne". Cet investissement permet de récupérer 250 litres de peinture dans les canalisations. "Une peinture que l’on reconditionne, et qui n’est donc plus envoyée comme un déchet". L’eau qui "pousse" l’obus, est également réutilisée durant quelques jours. "Une solution qui nous a permis de réduire de 25 % nos déchets d’eau". À moyen terme, d’ici 3 à 5 ans, l’entreprise réfléchit également à installer une station de traitement et de réutilisation des eaux au sein du site. "Chaque année, avec les arrêtés sécheresse, nous devons réduire notre consommation, cette station serait donc très utile".

Peintures biosourcées

Les packagings des pots de peinture ont également évolué, le métal a été remplacé par du plastique, "jusqu’à 70 % recyclé", depuis deux ans. Le groupe, qui a été le premier à proposer de collecter les pots usagés dans ses points de vente, travaille de plus en plus aujourd’hui à proposer des peintures biosourcées. À base de résines d’origine végétale, mais aussi avec des déchets issus de l’industrie papetière : le bois résineux étant transformé en papier, les résidus du process de production sont récupérés et purifiés. Si ces peintures biosourcées représentent aujourd’hui 5 % du chiffre d’affaires, l’objectif est d’atteindre les 50 % d’ici 2030. "Nous proposons ces peintures sur nos gammes phares, notamment celles destinées aux professionnels, pour que cela ne reste pas dans une niche", selon Aurélie Carmona.

Le chiffre d’affaires de l’entreprise devrait rester stable l’année prochaine, "voire légèrement baisser, à cause de la crise de l’immobilier et du bâtiment, ce qui a un impact direct pour nous", précise la dirigeante.

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