Le Grand Est serait-il en situation de plein-emploi ? C’est en tout cas ce qui ressort des derniers chiffres publiés par Pôle Emploi et la DREETS (direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités). Fin 2022, la région affichait en moyenne un taux de chômage de 7 % (au sens du BIT). Mais dans certains bassins économiques, ce dernier est inférieur ou proche de 5 % (5,2 % à Sarrebourg, 4,6 % à Epernay, 4,5 % à Haguenau). “Il s’agit du taux le plus bas depuis 14 ans. On enregistre une baisse continue du nombre de demandeurs d’emploi, dans toutes les catégories ; y compris chez les jeunes et les seniors”, indique la préfète du Grand Est, Josiane Chevalier.
Un vivier de personnes éloignées de l'emploi
Dans ce tableau idyllique, deux points de vigilance demeurent cependant : un frémissement du côté des plans sociaux (16 PSE ont été enregistrés depuis le début de l’année), dont moins d’un quart, pourtant, serait lié à une procédure de liquidation, et la persistance d’un "vivier" de personnes éloignées de l’emploi. C’est vers ces dernières que se concentrent aujourd’hui les moyens de l’Etat, avec la mise en œuvre, pour les chômeurs de très longue durée (plus de 24 mois), d’un parcours de remobilisation. Le département des Vosges fait aussi l’objet d’une expérimentation pour intégrer les bénéficiaires du RSA à une démarche commune d’insertion professionnelle. Autre enjeu : accompagner les entreprises pour que celles-ci apprennent à recruter autrement.
Immersions professionnelles
Après le recrutement par simulation et le développement des opérations “du stade vers l’emploi” (une trentaine prévue en 2023), Pôle Emploi favorise par exemple la réalisation d’immersions professionnelles dans les entreprises, y compris au sein de sociétés dans lesquelles aucun recrutement n’est en cours. “Certaines ont ainsi découvert de beaux profils”, reconnaît Virginie Coppens-Ménager, directrice régionale de Pôle Emploi. L’agence s’attache également à réunir les profils correspondants aux 79 métiers en tension définis dans le Grand Est au sein de portefeuilles spécifiques, en se donnant trois mois pour les remettre en selle. Autant de démarches qui préfigurent la création de France Travail, au 1er janvier prochain, avec à la clé des relations renouvelées avec les entreprises.