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Point de vue : Lyon et le mirage chinois
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Point de vue : Lyon et le mirage chinois

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Tant qu'une ligne directe ne reliera pas Lyon à la deuxième puissance économique du globe, les relations d'affaires entre la Capitale des Gaules et la Chine ne pourront pas franchir un cap de croissance significatif.

— Photo : Louis Falcoz

C’était en 2014, dans la foulée d’une visite impériale : celle du président chinois Xi Jinping à Lyon. La Capitale des Gaules était alors apparue, aux yeux des richissimes investisseurs chinois, comme une option crédible. Une nouvelle terre de conquête. Ils devaient arriver en nombre, disait-on. En prévision, la ville avait fait rénover son Institut franco-chinois. Une vitrine dotée de 500 000 euros de budget annuel. Un lieu symbole des amitiés sino-lyonnaises, parrainé par le gotha des entreprises locales (dont le Groupe Seb et l’Institut Mérieux). Lyon s’apprêtait ainsi à vivre à l’heure chinoise…

Trois ans plus tard, cette poussée n’a pas eu lieu. Pas de drapeau rouge étoilé à l’horizon. La « Grande Marche » des investisseurs chinois à Lyon est à l’arrêt. Seule une filiale commerciale des tracteurs italiens Arbos – propriété du chinois Foton-Lovol – a choisi l’an dernier de s’y installer. Dans son sillage, une start-up hongkongaise (Silex) pourrait se déployer en terres lyonnaises… mais il s’agit en vérité d’un projet porté par un Français, expatrié sur place. Voilà pour la moisson 2017. Dans la rubrique des espoirs déçus : le revirement in-extremis d’un gros « ticket ». Celui d’une entreprise d’Etat chinoise, séduite par l’écosystème lyonnais mais qui a finalement fait marche arrière il y a quelques mois.

La Chine : un mirage donc, vu de la colline de Fourvière… Trop lointain, trop exotique, trop compliqué. L’Empire du Milieu paraît hors de portée. Et le restera à coup sûr tant qu’aucune ligne aérienne directe ne reliera Lyon à la deuxième puissance économique du globe. Ce projet, « dans les tuyaux » jurait-on récemment à la métropole, devait être débloqué avant fin 2017. Mais rien n’a bougé sur le tarmac de Lyon-Saint-Exupéry. Et les investisseurs chinois, en attendant, prospectent ailleurs.

Éditorial publié dans l’édition Lyon/Saint-Étienne/Grenoble du Journal des Entreprises de février 2018

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