Inaugurés en janvier, les locaux d'Immersiv jouxtent les pistes de l'aéroport de Lesquin. Une mise en condition pour les clients, qui viennent s'essayer au pilotage d'un avion de ligne A320 ou d'un chasseur Mirage 2000 dans des simulateurs dernier cri. Un rêve d'enfant pour beaucoup, mais attention : l'amusement est loin d'être le but premier de l'expérience. Au travers de scénarios élaborés sur-mesure, Immersiv propose en effet d'aider à résoudre des problématiques d'entreprises. Petites ou grandes équipes, comités de direction, peuvent venir se mettre à l'épreuve et découvrir de nouvelles façons de communiquer, de travailler ensemble et d'atteindre un objectif commun en collaboration.
L’art de communiquer
« Notre offre est au croisement du conseil et du coaching », détaille Alexandre Berthe, cogérant d'Immersiv et passionné d'aviation qui a voulu « changer de vie » après 11 ans passés dans le groupe familial Proplast. « Les simulateurs, ce n'est pas un prétexte. On applique les règles en vigueur dans l’aviation de ligne et de chasse, à commencer par le tutoiement. Avec les participants, on travaille sur des problèmes assez fins, comme la qualité de l'information échangée et la façon dont elle est communiquée. Par exemple, il faut transmettre une info capitale au pilote, mais de la bonne façon, pour ne pas le déconcentrer, ni rajouter du stress. Ou il faut donner des indications de direction à un pilote qui ne voit pas la carte... Ce sont des exercices qui demandent de se mettre à la place de l’autre, et dont on voit immédiatement l'application dans la vie quotidienne en entreprise. D’autant plus qu’on débriefe toujours avec nos équipes d'experts, qui sont des pilotes en exercice. »
« La métaphore de l'avion est particulièrement parlante », poursuit Benjamin Sylvand, docteur en sciences cognitives, qui a participé à l’élaboration du concept. « Qu'on soit aux commandes ou passager, si le pilote se plante, tout le monde se plante. Dans ce contexte, garder une info qui pourrait permettre à un autre de mieux faire son travail n'a aucun intérêt, au contraire. C'est exactement la même chose en entreprise. »
Modèle rapidement duplicable
Pour acheter le local de 500 m², aménager les salles de réunion et faire développer les simulateurs, Alexandre Berthe et ses quatre associés ont investi 1,4 M€. Animé par trois salariés et des « experts consultants », Immersiv devrait commencer à être rentable d’ici quelque mois, et réaliser, la première année, 400 000 € de chiffre d’affaires. L’objectif étant d’atteindre les 800 000 € sous trois ans, et à terme, 1,2 M€ annuel, grâce à la clientèle des entreprises et celle du grand public le week-end. Un modèle unique qui pourrait rapidement se dupliquer, voire s’exporter. « Nous avons des contacts avec Dubaï et Las Vegas, mais nous voulons être attentifs à ne pas dénaturer notre concept », tempère Alexandre Berthe. « Nous avons notre modèle économique à consolider, entre les particuliers, les entreprises, et l’évènementiel, puisque nos locaux sont en capacité d’accueillir des afterworks par exemple ».
