Réunir tous les acteurs de l’économie circulaire pour éviter aux produits de terminer en déchets : c’est l’ambition portée par MooM. Installée à Roubaix (Nord), au sein de l’accélérateur Blanchemaille, cette start-up a lancé en novembre 2021 une application qui met en relation les particuliers entre eux, ou avec des réparateurs, des acteurs de l’économie solidaire comme les ressourceries ou enfin, avec les marques. L'idée étant de leur permettre de trouver la meilleure solution pour un produit en fin d'utilisation : via l'appli, il est possible de le vendre, le donner ou l'envoyer au recyclage. "Tous les produits sont concernés, sauf les voitures. L’économie circulaire est avant tout une économie de la collaboration : pour qu’elle fonctionne, il faut rassembler les marques, les consommateurs et tous les partenaires comme les réparateurs, les acteurs du réemploi, du recyclage, de la collecte, etc.", explique Juliette Lasnon, cofondatrice.
Une entreprise à mission
SAS au capital de 402 500 euros, MooM a été créée en janvier 2021 sous le statut d’entreprise à mission, par quatre associés : Jean-Philippe Taverdet, président et actionnaire majoritaire, Fabien Villeminot, Juliette Lasnon et Nicolas Hennon, ancien directeur général de Kiabi, qui n’occupe pas de fonctions opérationnelles. Ils ont ensuite été rejoints par Sébastien Dalle, ex-patron des activités digitales d’Auchan, qui est désormais directeur technique. Depuis son lancement, l’application a déjà été téléchargée plus de 30 000 fois et comptait fin février 10 000 utilisateurs actifs, avec 9 000 annonces.
MooM se rémunère en prélevant une commission sur les transactions réalisées par les particuliers. La jeune entreprise ne veut toutefois pas se positionner uniquement comme un acteur de la seconde main, mais comme la plateforme référente de l’économie circulaire en France, puis en Europe. "Nous voulons mobiliser les différents acteurs, dont les marques. Pour celles-ci, il est compliqué de sortir individuellement du lot dans la seconde main, trustée par Vinted", explique la cofondatrice. MooM leur propose donc de récolter des informations via l’appli sur la deuxième vie de leurs produits, tout en respectant l’anonymat des utilisateurs, ou de racheter elles-mêmes leurs articles aux particuliers. "Les prochains fournisseurs des distributeurs, ce sont les 66 millions de consommateurs, c’est notre vision. Sur les articles de seconde main revendus via l’appli, nous versons une commission aux marques, pour leur permettre de financer cette transition".
Une levée de fonds d’ici la fin de l’année
MooM compte déjà le groupe nordiste Devianne parmi ses clients : "L’enseigne a récupéré en un mois un nombre significatif de vêtements via notre appli, pour les revendre dans un corner de seconde main". L’objectif est de convaincre une cinquantaine de marques d’ici 2024, ainsi que 10 millions d’utilisateurs. "Nous allons aussi nous rémunérer auprès des marques en prélevant un pourcentage à la tonne de matière collectée ou en tant qu’apporteurs d’affaires de services".
MooM compte cinq salariés en CDI et trois alternants. Elle vise un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2023. Après avoir financé le démarrage sur fonds propres, prêts bancaires, et du love money (capitaux apportés par des proches), MooM prépare une levée de fonds d'ici fin 2022.
