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Moins de 35% des dirigeants du privé dans le Grand Est sont des femmes
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Moins de 35% des dirigeants du privé dans le Grand Est sont des femmes

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L’Insee publie en ce 8 mars 2022 une étude sur la place des femmes dans les entreprises du secteur privé. Le constat est sans appel : elles ne dirigent qu’un tiers des entreprises du Grand Est et restent beaucoup moins bien rémunérées que leurs homologues masculins.

Quand elles sont aux commandes, les femmes sont en moyenne mieux rémunérées dans le Grand Est qu’en France de province, explique l’Insee dans son étude du 8 mars. Mais gagnent près de 10 000 euros de moins par an que leurs homologues masculins — Photo : lumenphotos

Dans sa dernière publication, l’Insee indique qu’à la fin 2019, les femmes ne représentent que 34,8 % des dirigeants du secteur privé dans le Grand Est (hors microentreprises), contre 44,3 % dans le public. "La parité est presque atteinte dans les entreprises individuelles (46,8 %), qui représentent près de la moitié des entreprises de la région, note l’institut des statistiques. Mais les femmes gèrent beaucoup plus rarement des entreprises ayant des formes économiques plus développées." Ainsi, seules 25,7 % des gérants majoritaires de société sont des femmes et leur part est encore plus faible parmi les dirigeants salariés (20,2 %). Cette proportion est encore plus faible chez les dirigeants de sociétés anonymes ou de sociétés par actions simplifiées (19,8 %), soit un point de moins que la moyenne nationale (hors Île-de-France).

Les dirigeantes gagnent un quart de moins

"Moins nombreuses, les femmes sont également moins bien rémunérées que leurs homologues masculins, ajoute l’Insee. Quand elles sont aux commandes, les femmes sont en moyenne mieux rémunérées dans le Grand Est qu’en France de province, mais gagnent près de 10 000 € de moins par an que leurs homologues masculins. À forme économique d’entreprise identique, les dirigeantes gagnent un quart de moins que les hommes dans la région." Les écarts de rémunération sont les plus importants pour les dirigeantes de SA ou de SAS (- 27 %) et pour les autres dirigeantes salariées (- 28 %).

De plus, seuls 24 % des postes de cadres dirigeants sont occupés par des femmes. "La féminisation de l’encadrement supérieur dans les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises reste donc limitée malgré des obligations légales spécifiques, et des effectifs plus étoffés qui facilitent notamment les remplacements de congé maternité ou parental, décrit l’institut. Cela s’accompagne de fortes inégalités salariales, avec des écarts femmes-hommes plus sensibles dans les entreprises de 250 à 499 salariés (- 33 %) que dans les entreprises de plus de 1 000 salariés (- 26 %)."

Une égalité "loin d’être atteinte"

À noter que les jeunes générations de femmes occupent plus fréquemment les postes de pouvoir. Ainsi, parmi les cadres dirigeants du privé dans le Grand Est, le taux de féminisation atteint 30 % chez les moins de 50 ans, contre 18 % chez les 50 ans ou plus. "Bien qu’inscrite dans la constitution depuis 1946 et réaffirmée depuis par un important corpus législatif, l’égalité femmes-hommes est loin d’être atteinte, conclut l’Insee. Tant dans leurs accès aux postes de direction que dans leurs rémunérations."

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