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Medin + régule l'intelligence artificielle dans l'organisation des soins
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Medin + régule l'intelligence artificielle dans l'organisation des soins

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Le groupe montpelliérain Medin +, premier opérateur de téléradiologie français, lance un dispositif innovant qui supervise l'usage de l'intelligence artificielle en santé. Il cible d'abord le milieu hospitalier, sur lequel pèse de nouvelles contraintes en traçabilité.

Le groupe de téléradiologie Medin + accompagne 80 000 patients par an — Photo : Medin +

Avec plus de 150 établissements partenaires, le poids du groupe montpelliérain Medin + (ex-Compagnie de TéléMédecine, 68 salariés, CA 2022 : 12 M€) ne cesse de croître dans la télémédecine hospitalière. Créateur de solutions de téléradiologie qui aident les radiologues à prendre en charge des patients à distance, il se diversifie fortement vers la coordination des soins non programmés. Lancée en 2021, son offre "48h Chrono", qui permet d'orienter un patient vers un acteur du soin en moins de 48 heures, a déjà convaincu huit communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), avec huit autres à venir. Medin + s'attache désormais à déployer ce produit vers le Samu. "L'effet sur la coordination des soins sera démultiplié vu le nombre de patients pris en charge par ces services, dans un contexte où les urgences sont de plus en plus souvent en sous-effectifs", commente Yann Hetmaniak, président du groupe.

L'IA, un outil restant à réguler

L'approche de Medin + consiste à améliorer peu à peu son offre par l'ajout de briques technologiques supplémentaires. Sur ce point, l'entreprise franchit un cap en lançant la première solution européenne visant à donner un cadre de confiance (appelé "garantie humaine") à l'intelligence artificielle (IA) alors que la digitalisation du secteur santé s'accélère. Développée en partenariat avec l'opérateur parisien Ethik-IA, cette technologie ambitionne d'assurer une utilisation éthique de l'IA dans des filières telles que l'imagerie médicale et la traumatologie. "Certaines solutions d'intelligence artificielle sont basées sur l'apprentissage machine par reconnaissance d'images. Or il y a un risque que l'IA dévie de son usage initial tout au long de son utilisation. Notre technologie est le premier dispositif de garantie humaine permettant de s'assurer qu'il n'y aura pas de dérive. L'IA est un outil formidable, qui va jouer un grand rôle dans la réorganisation des soins, mais il doit être maîtrisé", explique Yann Hetmaniak.

Pour les établissements et professionnels de santé utilisateurs de logiciels à base d'IA, le dispositif de Medin + offrira donc une sécurité de plus dans un cadre réglementaire en pleine évolution. "La loi de bioéthique de 2021 leur laisse deux ans pour implémenter des garanties humaines dans leurs systèmes. C'est une contrainte forte, car faute d'adaptation la sanction peut atteindre 4 % du chiffre d'affaires", poursuit Yann Hetmaniak. De fait, les premières démarches d'installation sont lancées : Medin + met en place un POC (preuve de concept) autour de sa technologie au sein de l'hôpital de Metz-Thionville (Moselle), et les négociations sont déjà avancées avec dix autres prospects.

Créer des parcours de données santé

Par ailleurs, Medin + ne néglige pas la croissance externe pour renforcer son offre. En 2021, le groupe a fait l'acquisition de la société strasbourgeoise E-media, spécialisée dans les flux de transfert de données médicales. De ce partenariat sont issues des "boxes" permettant de transmettre ces données de façon intelligente et ultra-sécurisée. "En créant ces parcours sécurisés, nous devenons des acteurs de la traçabilité des datas en santé", résume Yann Hetmaniak. Medin + déploie actuellement ces boxes auprès des utilisateurs de son offre, principalement des hôpitaux : près de 60 sites en sont déjà équipés. À l'avenir, Medin + n'exclut pas de procéder à d'autres acquisitions pour nourrir sa croissance. Le groupe affiche une progression annuelle de 30 % depuis quatre ans, tandis que le nombre de patients qu'il accompagne en France est passé de 60 000 à 80 000 en deux ans.

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