En 18 mois d’activité, Matts Digital a déjà vendu 1 400 casques de réalité virtuelle auprès de 300 clients dans 40 pays. La start-up angevine distribue des casques VR de marque HTC Vive, Pico ou encore Pimax. Des appareils auxquels s’ajoutent une série d’accessoires (mallette de protection, kit de nettoyage, adaptateurs pour dupliquer l’image du casque sur écran, etc.).
Marché en ébullition
Un secteur porteur. "D’après certaines études, notre marché devrait tripler de taille d’ici cinq ans, indique Stéphane Courgeon, le fondateur de Matts Digital fin 2019. Au début de notre activité, les grosses commandes s’élevaient à quelques dizaines de casques, aujourd’hui nous livrons parfois 100 à 500 unités. "Si la demande existait déjà auparavant, l’épisode Covid a été un accélérateur pour le déploiement de solutions de réalité virtuelle", constate l’entrepreneur. Matts Digital fournit surtout les éditeurs de logiciels et les agences de communication, afin d’équiper leurs clients. Mais aussi des grands comptes en direct.
Le champ d’application s’étend à l’infini ou presque. L’Angevin a livré 60 casques au château de Chambord dans le Loir-et-Cher fin 2021, par exemple. De quoi offrir aux visiteurs un voyage virtuel, avec survol des toits de l’édifice et des jardins. Le ministère de la Justice a, lui, utilisé son matériel dans les prisons, pour déployer une application contre les violences conjugales (où l’agresseur se met à la place de la victime). Quant au groupe Suez, un autre client, il emploie la réalité virtuelle pour former à la sécurité sur ses sites industriels partout dans le monde. Matts Digital lui a déjà envoyé une centaine de casques autonomes. Prêt à l’emploi. En amont, tous les logiciels ont été préprogrammés sur les appareils, la langue et les fuseaux horaires adaptés au pays de destination… Avec en prime une hot-line (en français et en anglais) ouverte en cas de problème.
Le patron d’Itancia associé
Cette offre de services "qui n’existait pas en France" constitue le cœur du business model et inclut même la gestion du SAV constructeur et la réparation. "J’ai dupliqué le modèle développé par le distributeur Itancia dans la téléphonie et l’infrastructure réseau", confie Stéphane Courgeon, qui a occupé de 2009 à 2013 le poste de vice-président "vente et marketing" d’Itancia, puis celui de directeur des ventes chez l’éditeur de logiciels TechViz.
Cet historique explique l’organisation actuelle. Matts Digital (3 salariés) pilote ses activités administratives et commerciales depuis la pépinière de start-up WeForge à Angers. En outre, elle emploie indirectement une dizaine de prestataires sur un site d’Itancia à Beaupréau-en-Mauges, pour effectuer les autres tâches. Patron d’Itancia, Yann Pineau est d’ailleurs associé au capital de Matts Digital.
La start-up espère désormais créer 12 emplois et générer plus de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici fin 2023. Déjà présent à l’international, Stéphane Courgeon envisage d’ouvrir plusieurs bureaux en Europe, en Allemagne, Italie et Espagne, dès l’année prochaine.
