C’est un besoin essentiel pour les établissements de collecte de sang : les kits de transfusion représentent le nerf de la guerre de cette activité. Derrière ces poches, tubes, aiguilles et autres ouvre-circuits, le fabricant Macopharma à Tourcoing. Fort de 2 100 salariés, dont 700 dans le Nord (450 à l’usine tourquennoise, 250 aux services supports et R & D à Mouvaux), la société familiale détenue par Gérard Mulliez réalise 163 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle produit, via un appel d’offres national, 50 % des besoins français en la matière et garde à cœur de pérenniser son outil industriel. D’ici la rentrée, une nouvelle ligne de fabrication de filtres pour les kits de transfusion aura rejoint l’usine. Objectif : automatiser un peu plus leur confection pour gagner en productivité et en qualité. “Un investissement de 4 millions d’euros, subventionné à hauteur de 800 000 euros par le plan France Relance", détaille Logan Douay, directeur du site industriel de 16 000 m2. L’outil viendra notamment compléter six lignes automatisées de fabrication de poches standards, une ligne de poche d’échantillonnage mais également l’atelier d’injection plastique pour la fabrication d’ouvre-circuits et celui de média filtrant (matériau permettant de tamiser l’eau afin de retenir les impuretés, NDLR).
Le pari de la R & D et des services
Outre cette activité de fabrication, Macopharma dispose d’une forte culture R & D. Le centre R & D de Mouvaux (75 personnes) vient de lancer la commercialisation d’une machine de connexion stérile à destination des banques de sang. “Une grande innovation qui permet de souder entre eux jusqu’à 6 tubes sans contamination”, se réjouit Caroline Hernu, directrice générale. L’appareil résulte de près de 6 ans de travail de R & D, un poste pour lequel nous consacrons 4 % de notre chiffre d’affaires, soit environ 6,5 millions d’euros”.
Cette machine participe à la diversification de Macopharma vers le service à destination des banques de sang. “Car notre objectif est d’aider nos clients à résoudre, en général, leurs problématiques en matière de transfusion”, expose Logan Douay.
Nouvelles réglementations, nouveaux enjeux
Si Macopharma vise la fabrication de 19,5 millions de kits de transfusion cette année, elle n’a pas encore retrouvé son volume d’avant-Covid s’établissant alors à 21 millions de kits. La faute à une chute des dons du sang dans le monde. “Nous voyons toutefois une remontée progressive qui devrait nous permettre de retrouver les niveaux d’avant crise en 2023, explique Caroline Hernu. Dans le même temps, la directrice générale a pour mission de relever deux challenges pour pérenniser l’activité du groupe qui dispose par ailleurs d’usines en Pologne (fabrication) et en Tunisie (assemblage de kits de transfusion). “D’ici à 2025, nous devons nous conformer à la réglementation européenne REACH. Cela implique de changer nos composants plastiques. 2024 représente également une étape importante puisque les dispositifs médicaux devront répondre à une nouvelle certification pour renforcer la traçabilité et la sécurité”. Des impératifs qui mobilisent les équipes de R & D et qui conditionnent l’avenir. “Depuis quelques années, nous nous sommes recentrés sur notre activité principale qu’est la transfusion”, évoque ainsi Caroline Hernu, nommée à la direction en septembre dernier. En 2019, Macopharma a en effet cédé son activité perfusion à la holding Verdoso. L’entité avait alors changé de nom pour devenir Carelide.
