" Lorsqu’on ne peut plus acheter, on fabrique ! ", constate Jérôme Rolland, fondateur en 2010 de DVPlast, une société de 14 personnes pour un chiffre d’affaires tutoyant les 4 millions d’euros, qui assure pour un tiers le négoce de semi-produits (plaques) en matières plastiques, pour un autre tiers celui de tubes et de raccords et pour le reste l’usinage de pièces plastiques. L’entreprise travaille pour une clientèle du Grand Ouest, sur un territoire allant du Havre à Bordeaux. "La hausse du coût des matériaux et de l’énergie nous a amenés à développer une autre activité, poursuit Jérôme Rolland. Le projet a été initié en février 2022 et nous avons lancé Prelen en avril 2023."
Ligne de dernière génération
Le dirigeant et son épouse Virginie, présidente de la jeune entreprise, ont investi un million d’euros, en fonds propres, pour agrandir le bâtiment de Saint-Léger-de-Linières où la société DVPlast s’est implantée en janvier dernier et pour y installer une ligne de production. "C’est une ligne de dernière génération très capacitaire, qui permet de sortir 5 à 6 tonnes de tubes dans la journée et peut effectuer de la co-extrusion bicolore, ajoute Jérôme Rolland. Pour l’instant, nous travaillons à la commande et l’objectif est d’avoir un minimum de stock, même si ce n’est pas notre vocation et que nous n’en avons pas non plus la place."
Prelen peut fabriquer actuellement des tubes de 90 à 315 millimètres de diamètre, et l’ambition est de proposer plus tard des produits avec des diamètres de 32 à 1 000 millimètres. Il faudrait pour cela ajouter deux autres lignes de production. "Si nous arrivons à nous développer, nous déménagerons, mais avec notre première ligne de production, nous couvrons déjà une grande partie du marché", précise Jérôme Rolland. Indépendante mais adossée à DVPlast qui commercialise ses produits, Prelen bénéficie de son savoir-faire et de son réseau de négociant. "L’activité a commencé fort et nous avons déjà un beau carnet de commandes, indique Virginie Rolland, car nous répondons à une réelle demande, principalement d’acteurs régionaux des travaux publics et de l’industrie."
Marché de l’éolien
La jeune entreprise mise sur la proximité et le made in France pour convaincre ses clients, dans un domaine où l’essentiel des produits sur le marché provient d’Allemagne ou d’Italie. "Nous achetons plus cher les matières premières mais nous compensons avec moins de transport et une très bonne réactivité d’au maximum deux semaines", précise Jérôme Rolland. Les tubes en polyéthylène fabriqués par extrusion peuvent être destinés aux réseaux d’eau potable, d’eaux usées, de drainage ou encore à ceux des centres de stockage de déchets. "Un autre axe de développement pourrait être le marché de l’éolien pour protéger les gaines qui relient les éoliennes au réseau électrique. Mais nous avons encore des certifications à obtenir", ajoute Jérôme Rolland. L’entreprise Prelen a été lancée avec trois collaborateurs, dont un responsable de production, Clément Mousset. Le rythme de production est déjà passé en 2X8 en ce début de mois de juillet et une personne supplémentaire est attendue pour la rentrée de septembre.
