Lyon
À Lyon, l’urbanisme transitoire comme outil de développement économique
Lyon # Collectivités territoriales

À Lyon, l’urbanisme transitoire comme outil de développement économique

S'abonner

La Métropole de Lyon a identifié une quarantaine de sites vacants dans son patrimoine immobilier. Elle y accueille et accompagne des acteurs issus de filières prioritaires, pour quelques années, afin de tester de nouveaux modèles économiques ou encore favoriser la mise en place de projets de coopération.

Sur le site de L’étape 22D, environ 25 acteurs de la filière du cycle sont installés au sein du Grand Plateau — Photo : Thierry Fournier

Sur le site de L’étape 22D, au cœur de Carré de Soie, à cheval entre Villeurbanne et Vaulx-en-Velin, cohabitent un tiers-lieu dédié aux acteurs de la filière du cycle, une mini-entreprise de pédale de vélo, également outil de médiation industrielle, et l’association Acolea, qui accompagne les enfants en situation de vulnérabilité. Tous trois réunis sur un espace de 5 hectares (40 000 m² de surface de plancher). Ils seront bientôt rejoints par un pôle économique circulaire et textile, une plateforme de sur-tri pour les encombrants, le groupe Habitat et humanisme, ou encore le traiteur Le Moulin. En tout, 27 structures vont être amenées à occuper ce site, qui accueillait autrefois les groupes Bobst et Thyssen. Mais cet accueil n’est que temporaire.

Un accompagnement durant cette période transitoire

L’étape 22D constitue en effet un démonstrateur de la politique d’urbanisme transitoire de la Métropole de Lyon, propriétaire du site depuis 2021. "La collectivité est amenée à acquérir un certain nombre de bâtiments dans le cadre de projets d’aménagement à moyen ou long terme, explique Émeline Baume, vice-présidente de la Métropole, en charge de l’économie. Mais elle les utilise rarement tout de suite. Dans une optique d’intensification des usages, plutôt que de laisser ces bâtiments vides, nous les utilisons pour tester de nouveaux modèles économiques, soutenir des filières prioritaires ou encore permettre à des acteurs de travailler ensemble sur un même lieu."

Durant cette période transitoire, qui dure au moins quatre ans et "ne devrait pas dépasser 8 ou 9 ans", les entreprises et collectifs sont accompagnés par la Métropole. Financièrement, puisqu’ils profitent de loyers progressifs, ajustés à chaque filière. Un chef de projet filière travaille également avec les acteurs pour monter des projets de coopération, affiner les modèles économiques et les positionnements des différentes structures. L’accompagnement concerne encore l’après-urbanisme transitoire : dans quel bassin de vie déménager ? Avec quelles autres entreprises ? Comment accompagner la croissance des différentes sociétés ?

Un dispositif qui reste à évaluer

"L’urbanisme transitoire est un outil au service du développement de certaines entreprises sur le territoire", résume la vice-présidente. En tout, 40 sites ont été identifiés par la collectivité. "Il nous en faudrait beaucoup plus pour mener à bien tous les projets potentiels", explique Émeline Baume, enthousiaste. Les résultats de cette politique lancée il y a deux ans environ (en termes d’emploi, de développement d’entreprise, ou d’impact social et environnemental) n’ont pas encore été évalués. "Pour l’heure, nous ne pouvons parler que d’une intuition, pour ce qui est des bénéfices de ce dispositif, précise la vice-présidente de la Métropole. Mais nous aimerions réaliser un point d’étape, pour mieux estimer l’effet de levier de l’argent public investi (quelques centaines de milliers d’euros NDLR) dans le dispositif."

Lyon # Collectivités territoriales