Pour fabriquer ses produits en verre, Verallia recourt au gaz naturel (fusion à environ 1 550 °C), avec un fonctionnement 24h/24, 365 jours/an. L’énergie est un enjeu colossal. Depuis 2020, le groupe francilien (10 000 collaborateurs, 3,4 Md€ de CA) travaille à réduire ses émissions de CO2 de 46 % à horizon 2030 par rapport à 2019. Dans cette perspective, la filiale française du groupe souhaite substituer par du syngaz une partie de l’énergie fossile qu’il utilise dans son usine de Cognac (Charente) pour assurer sa production, et l’enrichir afin de l’adapter aux spécificités techniques de son process de fabrication. Le syngaz est un gaz renouvelable généré par pyrogazéification de biomasse, dont le breton Charwood Energy (4,9 M€ de CA, une trentaine de salariés) a fait sa spécialité et avec lequel Verallia France vient de conclure un protocole d’accord pour construire une centrale de production sur le site. Un contrat d’achat direct pour l’approvisionnement en syngaz devrait suivre.
Un site précurseur
La centrale sera constituée d’une unité de réception et de préparation de la biomasse, d’une unité de production d’oxygène, d’une ligne de production de syngaz, d’un stockage du syngaz, d’un réseau d’énergie thermique, d’un réseau de distribution du syngaz et d’une ligne de conditionnement. Les essais d’enrichissement du syngaz se dérouleront au centre R & D de Charwood Energy à Colpo en Bretagne et s’effectueront sur un gazéifieur pilote dédié. Si le développement est concluant, le démarrage de la construction de la centrale interviendrait en avril 2024 avec une mise en service à l’été 2025.
Cet aménagement viendrait s’ajouter au four électrique prévu sur le site. Fin 2022, Verrallia annonçait consacrer 35 millions d’euros au remplacement des fours de son usine charentaise qui produit chaque jour 1,3 million de bouteilles. "Notre site est précurseur dans le développement d’une alternative énergétique pour réduire son empreinte environnementale", estime Philippe Coltat Gran, directeur du site de Cognac. "Nous sommes convaincus du bénéfice à long terme que pourrait apporter l’installation d’une centrale syngaz. Cette dernière, en complément du four électrique qui démarrera en 2024, illustre notre détermination à faire de Cognac un site engagé."
