Quel bilan dressez-vous de la conversion de vos véhicules à l’huile usagée hydrogène (HVO) entamée il y a un an ?
Il y a un an, nous engagions cette démarche sur nos cinq sites haut-rhinois (Colmar, Guebwiller, Thann, Mulhouse et Saint-Louis) en commençant par vider nos cuves de gasoil pour ensuite les nettoyer et les faire réviser avant d’accueillir le HVO (huile usagée hydrogénée, NDLR) commercialisé par Bolloré Energy. Ce n’est qu’à partir de janvier que nos cinq sites ont été approvisionnés. Aujourd’hui, nous avons 375 véhicules qui tournent à l’HVO. Après huit mois de fonctionnement, il n’y a eu aucun dysfonctionnement, ni le moindre souci technique d’ordre mécanique et aucun problème d’approvisionnement. Aujourd’hui, nous n’avons plus qu’un seul fournisseur et il est là quand il le faut. Nous disposons également d’un système de jaugeage de nos cuves, ce qui constitue une charge de travail en moins pour nous.
Quels sont les gains pour votre entreprise ?
Nous avons affiché sur les girouettes de nos véhicules le fait que nous roulons au HVO et que cela génère 85 % d’économies de CO2. Ce sont les conducteurs qui manipulent ces girouettes. Quand je croise un véhicule qui n’est pas en service, il y a systématiquement ce message. Nos conducteurs et conductrices se sont associés au projet, il y a une vraie adhésion. Tout comme nos clients qui sont aussi sensibilisés à cette démarche lorsqu’on leur dit qu’on roule à l’huile de friture. Cela nous donne un gain d’image extraordinaire et je pense que nous avons fait des émules.
Et sur le plan environnemental ?
Entre janvier et le mois d’août, nous avons commandé 2 500 000 litres de HVO. Sur cette même période, nous avons effectué 9 millions de kilomètres et c’est un gain de 6 000 tonnes de CO2 et de 6 tonnes de particules fines non rejetées. On est complètement dans les objectifs que nous nous étions fixés il y a un an. Au niveau financier, nous savions qu’il y aurait un léger surcoût en achetant ce produit. Mais il est absolument minime par rapport à des énergies de rupture car nous n’avons effectué aucun changement sur nos véhicules. Si on était passé à l’électrique, nous aurions dû dépenser des sommes monstrueuses pour changer le matériel. Avec cette solution, nous avons basculé nos véhicules presque du jour au lendemain dans une énergie quasiment propre.
Comment voyez-vous la suite ?
Nous avons deux sites dans le Bas-Rhin, à Reichstett et Muttersholtz, et un dans le Territoire de Belfort qui basculeront en 2024. À ce moment-là, nous aurons une flotte de 600 véhicules, comprenant l’ensemble de nos voitures de société, qui tourneront au HVO.
