Nord
Gecco lance son usine de biodiesel, à partir d'huile de friture usagée
Nord # Industrie # Innovation

Gecco lance son usine de biodiesel, à partir d'huile de friture usagée

S'abonner

Gecco va faire rouler les flottes de véhicules professionnels avec un biodiesel, produit à partir d'huile de friture usagée. Cette PME nordiste vient d'inaugurer une unité de production affichant une capacité de 5 000 litres par jour, fruit d'un investissement de 1,2 million d'euros.

Michel Millares, directeur général de Gecco, a fait le pari de produire du biodiesel à partir d'huile de friture usagée, pour les flottes professionnelles — Photo : Gecco

Gecco tourne désormais à plein régime. Cette entreprise de l’économie sociale et solidaire, basée à Avelin (Nord), a inauguré durant l’été sa première unité de production de biodiesel. Fruit d’un investissement d’1,2 million d’euros, elle affiche une capacité de 5 000 litres par jour. La particularité de ce biocarburant est d’être produit à partir d’huile de friture usagée : un pari fait il y a déjà quinze ans déjà par Michel Millares, son directeur général : "Nous avons travaillé pendant plusieurs années avec l’université de Lille pour mettre au point un procédé de transformation avec un catalyseur biologique". Un dépôt de brevet est d’ailleurs en cours.

Grâce à cette unité de production, Gecco change d’échelle. "Nous avions jusque-là une unité pilote à Vendeville (Nord), qui permettait de produire des lots de 400 litres de biodiesel, mais pas tous les jours", indique Michel Millares. Si la crise sanitaire a retardé l’ouverture de l’usine de près de 8 mois, le dirigeant reste serein. Gecco emploie une quinzaine de salariés et doit réaliser dès cette année un chiffre d’affaires de plus de 3 millions d’euros, puis de 4,5 millions d’euros en 2022.

Cap sur les flottes professionnelles

Ce biocarburant est destiné à remplacer le gasoil pour les flottes de véhicules professionnels publiques ou privées. Gecco collecte les huiles usagées de manière locale, auprès de restaurateurs, d’industriels de l’agroalimentaire comme McCain et depuis peu, auprès des particuliers. L’entreprise déploie à cette fin des bornes de collecte dans des déchèteries, sur des parkings de commerces, etc. Ces huiles sont ensuite filtrées, puis transformées en biodiesel à l’aide d’éthanol recyclé et du catalyseur biologique. "Un kilo d’huile usagée donne un litre de biodiesel", précise Michel Millares.

Ce biodiesel est ensuite distribué auprès de flottes professionnelles (collectivités, transporteurs, etc.), les seules autorisées à rouler avec 100 % de biocarburant. "Cette solution a du sens pour les gros moteurs diesel, alors que les petits sont remplaçables par de l’électrique". Ce biocarburant a déjà été testé avec succès par les flottes de la mairie de Lille, de Charleville-Mézières et de la communauté d’agglomération de Béthune-Bruay. En juillet, la PME a donc démarré la prospection auprès d’autres flottes régionales. "Notre positionnement prix est proche de celui du gasoil".

Des émissions réduites de 64 %

Ce biodiesel permet de réduire de 64 % les émissions de particules fines par rapport au gasoil, de 50 % les imbrûlés et enfin, de 20 % les émissions de monoxyde de carbone. "Sur le cycle complet du produit, depuis la fabrication jusqu’à son utilisation, la réduction des émissions de CO2 est de 95 % par rapport au diesel", détaille Michel Millares.

Gecco développe également d’autres produits à partir de déchets, comme du lubrifiant de chaîne de tronçonneuse à partir d’huile de friture, ou des bûches compressées pour poêle à bois, à partir de marc de café. Une gamme qui est appelée à s’étendre. Michel Millares compte également nouer des partenariats partout en France, pour créer d’autres unités de production de biodiesel, avec un fonctionnement local.

Nord # Industrie # Banque # Production et distribution d'énergie # Innovation # Investissement # Ressources humaines # RSE
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise GECCO