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L’industriel de la mesure TMI-Orion se diversifie dans la robotique sous-marine
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L’industriel de la mesure TMI-Orion se diversifie dans la robotique sous-marine

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Fabricant de systèmes de mesure en milieux difficiles, TMI-Orion déploie son expertise dans la robotique sous-marine et terrestre. La PME montpelliéraine prévoit de doubler de taille grâce à cette nouvelle activité, en croissance rapide.

L’un des ROV récemment conçus et commercialisés par TMI-Orion — Photo : Skander Bouderbala

Alors qu’elle approche de son trentième anniversaire, la PME montpelliéraine TMI-Orion (40 salariés, CA 2022 : 6 M€), qui conçoit et fabrique des systèmes de mesure pour environnements industriels difficiles, s’offre une nouvelle jeunesse dans la robotique. Ce projet de diversification, imaginé en 2020, est né par volonté de déployer son expertise dans d’autres milieux où la mesure de données est complexe, tels que l’environnement sous-marin. Après deux ans d’efforts en R & D, TMI-Orion a finalisé un premier catalogue de produits robotiques : un véhicule sous-marin téléopéré (ou "ROV"), des bras manipulateurs automatisés, ainsi que les appareils de mesure qui les équiperont.

Des opportunités liées à la robotique

Le pari s’annonçait difficile, car TMI-Orion ne disposait d’aucun historique dans la robotique. "C’est un savoir-faire totalement différent, même si nous pouvons nous appuyer sur notre expérience dans la mesure. Le ROV est le plus robuste dans cette catégorie de robots autonomes. Il est portable sans grue et très modulaire car nous le proposons avec de nombreux équipements. De plus, notre concept de ROV s’applique aussi aux milieux terrestres dangereux, comme les centrales nucléaires ou les incendies", décrit Jean-Luc Favre, PDG de TMI-Orion.

D’autres opportunités se matérialisent autour de cette nouvelle offre, tels que les services associés à ces produits, ou encore la location. "Les investissements liés aux robots sont généralement élevés, aussi certains de nos clients préfèrent louer. Dans le cas d’une vérification à faire sur un barrage hydraulique, nous pourrons louer le ROV ou encore faire la vérification nous-mêmes", se projette Jean-Luc Favre. En outre, TMI-Orion veut exploiter sa nouvelle visibilité sur ce marché afin d’identifier des partenaires et se positionner comme distributeur. "Nous voulons rapidement proposer des ROV plus conséquents, mais nous ne les fabriquerons pas. Nous lançons pour cela, en 2023, une activité de distributeur : nous venons de signer une première commande au Chili, où nous livrons un mixte de nos produits et d’autres fabricants", révèle le dirigeant.

Une nouvelle dimension industrielle

Démarrée à bas bruit en 2022 afin de vérifier l’absence de défaillances chez les premiers clients, la commercialisation de cette première gamme robotique s’accélère depuis quelques mois : TMI-Orion a déjà signé avec cinq grands acteurs de l’industrie off-shore et de l’aquaculture, et affiche plus de 25 prospects. La PME montpelliéraine vient d’être sélectionnée par l'"Accélérateur Solutions Industrie du Futur" de Bpifrance : il va l’accompagner, pendant 18 mois, dans la structuration nécessaire à ce nouveau métier et la croissance qui en découle. TMI-Orion prévoit de réaliser 5 millions d’euros de chiffre d’affaires sur la robotique et ainsi de doubler de taille à trois ans. Face aux problèmes de manutention qui se posent à travers la production des ROV, elle prévoit de s’agrandir régulièrement ("au moins 200 m2 par an"), voire de se doter d’un troisième site complémentaire à ses deux bâtiments actuels. Elle planche, pour cela, sur une levée de fonds de 2 à 3 millions d’euros espérée pour 2023.

Sur son cœur d’activité historique, TMI-Orion va aussi monter en puissance. La PME veut notamment faire évoluer sa gamme de capteurs vers la longue distance. "Jusqu’ici, nous réalisions des mesures dans des enceintes contraintes et transférions les données à 50 m de distance par logiciel. Avec cette évolution technologique, nous pourrons réaliser des mesures à 1 000 m de distance ou plus grâce aux satellites. Nous pourrons aussi le faire en continu, et non plus lors d’un seul ou de deux cycles de production. C’est, là encore, un nouveau métier car nous serons amenés à collecter et à traiter de la donnée en très grands volumes", annonce Jean-Luc Favre, qui relie aussi ses futurs besoins en ingénierie et en surfaces à ce nouveau projet.

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