Au lendemain du premier confinement, en juin 2020, le concepteur et fabricant de marinas et pontons en aluminium, Poralu Marine (CA 2020 : 45 M€ ; 150 salariés), prévoyait d’ouvrir d’ici la fin 2021 un site de production en Asie pour développer ses marchés et ses capacités de production dans le grand export. Si le projet a été retardé retard avec la crise - "ce sera pour 2022", avance Jean Devictor, le directeur du développement - la PMI de Port (Ain) n’a pas chômé pour autant.
"Notre métier historique autour des marinas et ports nous confronte depuis longtemps à la problématique de pollution des littoraux, notamment des pollutions au plastique. Nous avons donc décidé de développer des solutions pour préserver l’environnement", souligne-t-il. L’entreprise vend ainsi depuis quelques semaines à ses clients gestionnaires et exploitants de littoraux une gamme de quatre outils robotisés et complémentaires de dépollution du littoral, baptisée "The SeaRial Cleaners".
Robot, drone, bulles et bateau
Conçu par l’entreprise italienne Niteko, le BeBot, fabriqué et distribué exclusivement par Poralu Marine, nettoie la couche supérieure des plages en ramassant les déchets. Doté d’une batterie et de panneaux solaires, il dispose même d’une capacité de traction de charges d’une tonne.
"Notre ADN est de catalyser des compétences pour transformer des inventions de partenaires en innovation", complète Claire Touvier, responsable des solutions environnementales chez Poralu Marine. Nous avons déjà vendu 25 unités du BeBot à des clients haut-de-gamme". Une cible de niche dans un premier temps en raison d’un prix élevé (40 000 €) qui vise à répondre aux besoins de cette typologie de clients souhaitant améliorer le confort du public, leur image et optimiser leur empreinte environnementale.
Le BeBot sera accompagné commercialement dans les prochains mois par trois autres outils conçus par trois autres entreprises partenaires et industrialisés par Poralu Marine : un drone flottant capable de ramasser des déchets solides flottants, une barrière à bulle destinée à détourner les déchets et isoler les hydrocarbures tout en préservant la faune et un bateau collecteur de déchets.
Savoir-faire industriel
Le groupe de 150 salariés dont 90 sont basés sur les bords du lac Nantua fait le choix d’accélérer sa diversification sur le segment de la dépollution des littoraux. Une dynamique qui n’est pas nouvelle puisque depuis 2017, l’entreprise fabrique et commercialise la Seabin, un collecteur de déchets développée en Australie. "Cette diversification suit une certaine logique, avance Jean Devictor, puisque nous sommes un acteur des littoraux. De plus, notre savoir-faire industriel et notre réseau de distribution international nous permettent de fabriquer ces solutions et de les déployer partout dans le monde". Conçu par l’entreprise italienne Niteko, le BeBot est fabriqué et distribué exclusivement par Poralu Marine.
Une stratégie qui répond à une demande de plus en plus forte de clients (ports, marinas, resort, …) en quête de solutions de nettoyage et dépollution. "Cette direction va dans le sens d’un élargissement de nos savoir-faire et de notre parti pris pour préserver l’environnement", affirme-t-il. S’il se fixe l’objectif "ambitieux" de réaliser à moyen terme, 20 % de son activité sur ce segment, le directeur du développement veut voir dans ces innovations la capacité du groupe industriel à passer d’une preuve de concept à un produit durable rapidement.
