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Dans la beauté ou la santé, l’écoconception grandit chez Coradin
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Dans la beauté ou la santé, l’écoconception grandit chez Coradin

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Coradin fabrique des solutions d’emballages plastiques pour les secteurs de l’hygiène, de la beauté et de la santé. De plus en plus, ces emballages sont éco-conçus, intégrant notamment des matériaux recyclés.

L’atelier de production de Coradin tourne non-stop 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 — Photo : Olivia Oreggia

Le plastique, on le sait, n’est pas fantastique. Du moins, pour l’environnement. Nombre de ses propriétés le rendent néanmoins toujours indispensable. Il est imperméable, durable, léger et recyclable. Ce dernier atout intéresse particulièrement Coradin, qui conçoit et fabrique des pièces injectées et des solutions d’emballages pour les secteurs de l’hygiène, de la beauté et de la santé. Engagée, la PME de 37 salariés basée à Mouans-Sartoux près de Grasse, "éco-conçoit" ses propres produits. Cela est vrai pour près d’un quart d’entre eux à ce jour. "Lorsque l’on imagine un nouveau pack pour demain, l’écoconception est au cœur des discussions avec le bureau d’études, souligne Florence Bidamant, directrice générale de l’entreprise. C’est un vrai sujet désormais, tous les clients demandent de réduire, de recharger, de recycler."

75 % de plastique recyclé intégré

Coradin planche actuellement sur sa troisième gamme éco-conçue, pour un lancement prévu en 2025. Comme les précédentes, lancées dès 2011 et brevetées, elle sera "verte", prendra en compte les évolutions réglementaires et sera un modèle d’innovation. "Notre première gamme du genre, Ecodis, a été adoptée par Clinique, marque du groupe Estée Lauder. Puis nous avons lancé Greenis, qui a à son tour été adoptée par Dermalogica, marque californienne du groupe Unilever Prestige beauté. Avec elle, nous avons poussé le développement afin d’intégrer 75 % de plastiques recyclés. Techniquement, nous pouvons même aller jusqu’à 97 %."
Le marché américain, l’un des plus gros à l’export pour Coradin, est séduit. La petite entreprise azuréenne y a d’ailleurs gagné en visibilité en remportant avec Dermologica, le Trophée Ameristar 2023 dans la catégorie "emballage durable".

Coradin emploie 37 collaborateurs — Photo : Olivia Oreggia

Le luxe et la santé, très demandeurs

De la cosmétique à la santé, il n’est donc plus un secteur où l’écoconception ne puisse être appliquée. Signal fort de cette prise de conscience, le luxe n’y semble plus rétif. "Cela est tout à fait compatible si l’on repense le luxe, complète Florence Bidamant. Nous avons par exemple travaillé avec Chanel sur sa gamme N°1, qui s’inscrit dans une démarche écoresponsable. Nous avons développé l’obturateur qui permet de protéger la crème, et plus récemment sur un bouchon qui intègre du recyclé. Il y a une réelle volonté de la marque de travailler sur la formule de ses produits et sur l’emballage, de réduire au maximum."

Dans la santé aussi, les clients de Coradin se montrent proactifs, même si les contraintes sont évidemment plus nombreuses (réglementation, stérilité…). "Ils sont demandeurs. Nous travaillons actuellement avec un client dans le diagnostic. Sachant ce que nous faisions en hygiène et beauté, il est venu nous questionner pour réfléchir ensemble à imaginer des bouchons en matériaux recyclés, ce qui est tout à fait faisable dès lors qu’ils ne sont pas en contact avec les réactifs." L’entreprise a également développé un tire tique, en plastique recyclé, pour un laboratoire vétérinaire qui les faisait jusqu’alors fabriquer en Chine.

Coradin devrait clôturer l’année 2023 avec un chiffre d’affaires autour des 7 millions d’euros (CA 2022 : 6,2 M€) et vise les 10 millions d’euros à horizon 2025.

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