Maintenir sa compétitivité pour maintenir l’emploi. C’est la stratégie adoptée par l’équipementier automobile canadien Linamar (26 000 salariés, 61 usines dans le monde, 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019) sur son site de Saint-Chamond, dans la Loire. Dirigée par Cédric Febbraro, par ailleurs président du Club Gier Entreprises, l’usine ligérienne va bénéficier d’un investissement de "plus de trois millions d’euros dont près de 9 % seront financés dans le cadre du fonds de soutien aux investissements de modernisation de la filière automobile du plan France Relance", précise le directeur général du site.
Une concurrence asiatique acérée
Spécialisée dans l’usinage et l’assemblage d’éléments de transmission et moteur pour l’automobile et le poids lourd, l’usine Linamar de Saint-Chamond génère 35 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 170 salariés. Un volume d’affaires et des emplois aujourd’hui clairement menacés par la concurrence asiatique.
"La concurrence est aujourd’hui très acérée. Les équipementiers automobiles se tournent beaucoup vers la Chine et l’Inde. Le seul moyen que nous ayons de maintenir nos parts de marché et nos emplois, c’est de rester compétitifs en modernisant notre outil de production", reconnaît Cédric Febbraro.
L'investissement se traduira par de l'automatisation et de "nouvelles machines pour aller chercher des nouveaux marchés dans les poids lourds", présente-t-il. L’enveloppe comprendra aussi un volet environnemental, notamment avec le passage à un éclairage 100 % Led pour réaliser des économies d’énergie.
"Nous avons aussi un gros volet sur l’amélioration de la traçabilité des pièces. Quand on produit, il y a toujours des problèmes de qualité : avoir une traçabilité optimum permet de limiter les tris et de baisser d’autant les coûts induits", développe le dirigeant.
Réduire les coûts pour gagner en compétitivité
Cette chasse aux coûts, c’est tout le sens du projet de modernisation de la production de Linamar. "Le seul avantage que nous ayons sur les pays asiatiques, c’est la proximité. Ils ont des frais de transport et de packaging bien supérieurs aux nôtres. Pour le reste, nous sommes plus chers. Nous allons donc travailler sur tous les sujets sur lesquels nous pouvons réduire nos coûts de production au sens large. L’objectif étant de grappiller quelques pourcentages de productivité et de compétitivité ici et là", argumente Cédric Febbraro.
Contrairement à bon nombre d’entreprises industrielles qui investissent pour gagner des parts de marché, Linamar Saint-Chamond va donc investir pour ne pas en perdre. "Notre priorité et la vocation de ces investissements, c’est d’abord d’arriver à rester compétitif. Après, si nous travaillons bien, si nous améliorons notre compétitivité, nous espérons bien prendre de nouvelles affaires", confirme le directeur général du site.
Et de conclure : "La crise sanitaire nous a fait perdre 20 % de chiffre d’affaires en 2020 mais l’activité est bien repartie depuis, en particulier dans l’activité poids lourds. Ce n’est donc pas un problème de volumes mais bien de compétitivité."
