L’imprimeur Faguier Print & Pack est en effervescence. La PME (18 salariés, 2,5 M€ de chiffre d’affaires en 2021) de Château-Gontier, en Mayenne, récolte les fruits de son récent investissement de 1,6 million d’euros : une nouvelle presse offset est opérationnelle depuis début octobre, et une plieuse-colleuse, une presse de découpe et une chaîne de coupe massicot sont attendues d’ici la mi-novembre. Un projet soutenu à hauteur de 40 % par le plan de relance national. Pierrick Lemarchand, Stéphane Mignot et Denis Auguste l’assurent : l’entreprise qu’ils dirigent est à "un tournant de son histoire moderne". Une extension de 365 m2 a été construite pour accueillir la nouvelle presse, s’ajoutant aux 1 500 m2 existants.
Développer l’activité emballage
Cette modernisation va permettre une importante évolution pour la PME créée en 1980. Elle réalise 15 % de son chiffre d’affaires avec la confection d’emballages en carton (packaging). Une activité qui va pouvoir se développer : l’objectif est qu’elle représente 25 % du chiffre d'affaires en 2025. Le métier premier de Faguier Print & Pack reste l’imprimerie de labeur (impression offset sur feuille). Cette activité de communication imprimée pour les entreprises et collectivités représente 80 % du chiffre d’affaires (5 % proviennent de l’activité de signalétique).
La réflexion sur le packaging faisait son chemin depuis l’arrivée de Denis Auguste comme troisième associé en 2019 au sein de la PME reprise en 2018 par Pierrick Lemarchand et Stéphane Mignot, anciens cadres de l’entreprise. À l’époque, le chiffre d’affaires était de 2 millions d’euros, avec 15 salariés. L’offre sur le packaging restait dépendante de l’outil industriel, lequel atteignait ses limites. La presse n’était pas adaptée à une impression de qualité sur carton. Quant aux opérations de pliage-collage, elles étaient sous-traitées.
"Grâce aux nouveaux outils, nous allons internaliser le pliage-collage, notre presse sera adaptée au packaging et on pourra réaliser de la découpe à plat", décrit Stéphane Mignot. La nouvelle presse offset doit permettre des gains de productivité de +25 % et une meilleure qualité de travail, notamment sur les couleurs. Cette presse Komori peut appliquer un vernis acrylique. C’est la première de sa catégorie avec cette option à être montée en France. "Sans sous-traitance, nous allons également gagner sur les flux en interne", appuie le dirigeant. Au-delà de la productivité, c’est la diversité des produits réalisés qui ouvre de nouvelles perspectives.
Réglementation favorable
Denis Auguste explique : "La réglementation qui pousse à remplacer le plastique par du carton nous est favorable. En plus de l’agroalimentaire, la cosmétique et les vins représentent pour nous des pistes de développement. Ces secteurs sont sensibles à la qualité de nos prestations, notamment grâce au vernis", analyse le dirigeant. Faguier est déjà fournisseur d’entreprises locales, le caviste V and B et les chocolats Réauté par exemple. Des start-up et petites entreprises font également appel à ses services, intéressées par son positionnement écoresponsable et sa capacité à créer un packaging éco-conçu, sans colle.
Les enjeux de RSE, déjà portés par le créateur de l’entreprise Serge Faguier, continuent de l’être par ses successeurs. La circularité est prise en compte dans les flux : certifiée PEFC, Imprim' Vert ou Print Environnement, la PME utilise des papiers issus de forêts gérées durablement. La majorité des encres utilisées sont d’origine végétale et tous les déchets sont revalorisés, contenants ou chutes.
