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L'Européenne de biomasse veut investir 90 millions à Fessenheim
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L'Européenne de biomasse veut investir 90 millions à Fessenheim

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Une usine de fabrication de granulés de bois industriels pourrait voir le jour dans la future zone d'activité EcoRhéna en lieu et place de la centrale nucléaire de Fessenheim. L'investissement prévu est chiffré à près de 90 millions d'euros pour la création de 350 à 700 emplois.

— Photo : © DR

La dernière phase d’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, sera enclenchée d’ici fin juin. Afin de revitaliser le territoire, collectivités et acteurs économiques planchent sur la création d’un parc d’activité binational franco-allemand, EcoRhéna, sur environ 90 hectares. Celui-ci doit faire la part belle aux projets de transition écologique. Et c’est dans cette brèche que veut se fondre l’Européenne de biomasse (CA : non communiqué). L’entreprise parisienne, qui compte un centre de R & D dans la Marne, envisage de déployer sa propre technologie protégée par 15 dépôts de brevets pour créer une filière de valorisation de la biomasse.

Le développeur de projets de transition énergétique et producteur de granulés de bois industriels pour chaudières veut ainsi créer une filière de biocombustible à haut pouvoir calorifique industriel (dit HPCI). Ce combustible est présenté comme 100 % renouvelable, substituable au fioul, au gaz et au charbon pour de l’énergie de chauffage destinée aux entreprises et aux particuliers. Pour ce faire, l’Européenne de biomasse veut s’appuyer sur la valorisation des résidus non utilisés par la filière forêt-bois du Grand Est.

Appel aux soutiens locaux

Avec ce projet, la société se dit prête à « entamer un nouveau chapitre dans l’histoire industrielle de la région » , selon les mots de son président Jean-Baptiste Marin. « Cette histoire, nous n’allons pas l’écrire seuls car ce projet embarque avec lui des centaines d’entreprises et des milliers de familles. C’est pourquoi nous appelons aujourd’hui tous les acteurs économiques de la région, futurs fournisseurs, prestataires ou usagers du HPCI à manifester leur soutien en nous adressant leurs lettres d’intérêt. »

Selon le groupe, l’usine ne générerait aucun déchet, aucun bruit et aucune odeur. Profitant du caractère binational du futur parc d’activité EcoRhéna, Jean-Baptiste Marin rappelle que « nous ne pouvons réussir seuls. La mobilisation des collectivités et des industriels, en France et dans les Länder allemands proches, est essentielle à la création de cette filière ».

Jusqu’à 90 millions d’euros investis

Ce projet d’implantation sur la future zone EcoRhéna à Fessenheim vise la création 200 à 300 emplois pendant la phase de construction de l'usine et 350 à 700 emplois pérennes dans l'usine mais aussi dans la filière forêt-bois. La société évalue l’investissement de l’ordre de 50 à 90 millions d’euros et projette la production annuelle de 125 000 à 250 000 tonnes de ce combustible à haut pouvoir calorifique industriel. L'étude de marché en cours dans la région et dans les Länder allemands voisins doit s'achever en octobre. Il existe également un potentiel de débouchés en Allemagne, grande consommatrice de charbon. « Les granulés HPCI sont un exemple de la capacité à se substituer à des sources d'énergie fossile », argumente Jean-Baptiste Marin. Les conclusions de l'étude de marché détermineront la dimension finale de l'usine. Sa mise en service est prévue d’ici 2022 à 2023.

Pour justifier son projet d’implantation à Fessenheim, l’Européenne de biomasse s’appuie sur sa première usine construite dans le département de la Marne, à Pomacle-Bazancourt. « Notre maîtrise du procédé industriel nous a amenés à repenser le concept d’usine, afin de créer une tête de série innovante, responsable et sans déchet. Nous avons apporté la preuve de notre concept dans le Grand Reims, où la filière FICA-HPCI allie écologie industrielle, décarbonation et création d’emplois ruraux non délocalisables », affirme le dirigeant. La mise en service de cette première usine est en cours. Elle a été financée par la Banque des Territoires et le fonds d'investissement Meridiam, spécialisé dans les projets d'infrastructures.

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