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L’ESG de proximité : l’atout des ETI pour relocaliser
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L’ESG de proximité : l’atout des ETI pour relocaliser

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Réunis à l’invitation du cabinet de conseil KPMG lors de la REF 2023, trois dirigeants d’ETI régionales ont livré leurs visions des atouts en leur possession pour installer de nouveaux sites dans leurs territoires. Leurs engagements environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance (ESG) semblent présenter un avantage majeur pour cette typologie d’entreprises.

Axel Rebaudières, directeur général de KPMG et Georges Maregiano, directeur national du marché des ETI pour KPMG — Photo : Jules Petras

Actuellement, 10 % du PIB français est généré par l’industrie. L’objectif affiché du gouvernement est d’atteindre les 15 %, rappelle Georges Maregiano, directeur national du marché des ETI pour KPMG. Pour lui, la relocalisation se fera d’abord par les ETI et, en particulier, celles à l’actionnariat familial, grâce à leurs performances ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance).

Faire accepter l’industrie

C’est aussi l’avis de Corinne Molina, vice-présidente du fabricant de peintures industrielles Mäder (200 M€ de CA, 700 salariés) installé à Villeneuve-d’Ascq (Nord), qui réalise justement la relocalisation de ses activités en France et que KPMG avait invité à témoigner lors de la REF 2023. La dirigeante a piloté la fermeture de ses sites de production en Asie et en Allemagne au profit de ses installations en France et en Suisse. "On a ramené également la R & D dans les Hauts-de-France. La cohabitation des fonctions de recherche et de production créée des conditions favorables à l’acceptation de nos activités sur le territoire", témoigne la cheffe d’entreprise.

Démontrer l’intérêt d’une implantation

Car de l’aveu de la dirigeante, "nos installations ne sont pas neutres d’un point de vue environnemental." Clément Quéguiner, président de Groupe Quéguiner (310 M€ de CA, 1 150 salariés), fabriquant et distributeur de matériaux de construction en Bretagne, va plus loin : "Il faut apporter une vraie réflexion à un projet industriel, l’intégrer dans l’urbanisme et démontrer son intérêt". Le cas du groupe agroalimentaire breton Le Duff est encore dans les mémoires. Son dirigeant Louis Le Duff a abandonné un projet d’implantation à Liffré près de Rennes, lassé par la contestation d’associations environnementales contre cet investissement.

ESG de proximité

Pour faire face aux potentiels blocages à l’implantation d’un site industriel, KPMG met en avant "l’ESG de proximité". "Les nouvelles directives CSRD vont venir peser sur l’accès au financement de 50 000 entreprises en Europe dès l’exercice 2024", prévient Georges Maregiano. "Les ETI ont un avantage réglementaire grâce à des engagements ESG de proximité forts".

C’est le choix du groupe Ippolito : "Nous portons un engagement fort dans le sport, dans la culture, dans l’inclusion, toutes ces missions sociétales qui deviennent le rôle d’une ETI familiale, et qui permettent de peser sur l’état d’esprit général", narre Pierre Ippolito, président de cette entreprise de 900 salariés basée dans les Alpes-Maritimes. Une implication sur le territoire qui facilite la conformité à cette directive européenne en approche et qui en même temps simplifie l’acceptation locale de futures implantations.

Un atout pour les territoires dont sont issues les ETI : "La grande force d’une ETI c’est que son développement, même à l’international, bénéficie fortement au territoire d’origine de l’entreprise", ajoute Pierre Ippolito. Et Georges Maregiano de conclure : "Chaque point de croissance gagné par l’industrie part pour moitié à l’export. De quoi raviver la balance commerciale du pays".

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