
"L’environnement législatif et réglementaire français est totalement inadapté aux investissements industriels, de surcroît lorsque des opposants multiplient les actions, les mises en cause et les recours", estiment Olivier Clanchin, Hervé Kermarrec et Eric Challan-Belval dans un communiqué commun, publié en réaction à l’annonce du groupe Le Duff de renoncer à la création de son site industriel à Liffré (Ille-et-Vilaine). Le président de l’ABEA, Association bretonne des entreprises agroalimentaires, le président du Medef Bretagne et celui du Medef Ille-et-Vilaine, considèrent que ce retrait "doit conduire à une prise de conscience de l’exécutif, des élus, mais aussi des citoyens, pour se saisir de la gravité de la situation et apporter des réponses adaptées et ambitieuses pour qu’une telle situation ne se reproduise pas et que demain d’autres entreprises, bretonnes et non bretonnes, décident quand même d’investir en Bretagne". Selon Olivier Clanchin, Hervé Kermarrec et Eric Challan-Belval, "il y va de notre développement économique, de notre cohésion sociale et de notre ambition environnementale qui ne peuvent être décorrélés de notre recherche d’équilibre territorial".
"Bâtir la société écologique avec l’industrie"
Le président de la CCI Ille-et-Vilaine, Jean-Philippe Crocq, regrette lui aussi que ce "projet industriel d’envergure" ne puisse aboutir en notant qu’il est "indispensable de bâtir la société écologique avec l’industrie et ses salariés". Ces dernières années, "la Bretagne a su montrer qu’elle a à cœur la reconquête industrielle dans les territoires, constate Jean-Philippe Crocq, liant le combat pour l’emploi pour tous à celui pour le climat et la biodiversité […]". "Ce projet d’usine à Liffré était prometteur en termes d’emplois directs et s’ancrait dans une stratégie de réindustrialisation du territoire, nécessaire à la bonne santé économique de celui-ci", déplore encore le président de la CCI Ille-et-Vilaine, en rappelant "qu’écologie et industrie ne peuvent ni ne doivent s’opposer" et qu’il est "indispensable d’engager la transition environnementale tout en poursuivant le développement de l’emploi et de l’industrie sur le département".
De son côté, Stéphane Piquet, président de Liffré-Cormier Communauté, tire un trait avec regrets sur les "500 emplois prévus (par le projet) sur le territoire et des recettes financières attendues" en soulignant que Liffré-Cormier Communauté "a perdu plus de 350 emplois après le départ de plusieurs sociétés". Toutefois, Stéphane Piquet ne baisse pas les bras et annonce le lancement d’un "projet différent, permettant l’accueil d’entreprises sur l’ensemble du territoire et en particulier sur Sévailles 2, qui continuera à prendre en compte les enjeux de développement durable".