Les Villages Clubs du Soleil, qui disposent de leur premier Club urbain à Marseille depuis 2017, ont décidé de renforcer leur offre séminaire, dite Mice (Meetings, incentives, conferencing, exhibitions) comme les professionnels la nomment. Une série de travaux, de réaménagements, d’un montant de 350 000 euros vient ainsi d’avoir lieu, de décembre à mars dernier, au sein du site marseillais, transformant les clubs enfants en salles de séminaire, relookant les espaces existants et créant une nouvelle salle de cent places, qui vient compléter celle de 200 places opérationnelles depuis le lancement de l’activité Mice à Marseille, en 2019. Au total, le site marseillais peut ainsi recevoir 500 personnes. "En misant sur cette nouvelle offre à destination des entreprises, nous sommes parfaitement dans notre stratégie de diversification de l’activité", commente Jérôme Pasquet, président des Villages Clubs du Soleil. La société compte actuellement 90 salariés à temps plein, au siège, et a enregistré, en 2022, un chiffre d’affaires record de 74 millions d’euros et un résultat net de 4 millions d’euros.
Une activité climato-sensible
Actuellement, 85 % du résultat de l’entreprise est réalisé dans les destinations Neige, soit dix des 17 villages que compte la société. "Nous sommes une entreprise climato-sensible. Avec le réchauffement climatique, il est essentiel pour nous de revoir notre stratégie et le positionnement de nos clubs", poursuit le dirigeant. Les Villages Clubs du Soleil ont ainsi, en 2023, intégré la déclinaison Paca de la Conférence des entreprises pour le climat, association dont le but est d’organiser des parcours de transformation pour les entreprises. "L’objectif n’est pas juste de devenir neutre en carbone, mais d’aller au-delà, vers des business models régénératifs à impact positif". Pour se diversifier, les Villages ont tout d’abord commencé en 2014 à se positionner également sur des destinations Mer. L’an dernier l’entreprise a ainsi fait l’acquisition d’un site à Soustons Plage, près d’Hossegor, dans les Landes, de 159 chambres. " Puis, en 2017, nous avons ensuite fait nos premiers pas dans un environnement urbain, en reprenant le site à l’abandon de l’ancienne maternité de la Belle de Mai, à Marseille", décline ensuite Jérôme Pasquet. Un site spécifique, qui permet en outre de mélanger des publics très différents : famille, groupe et séminaires.
750 demandes de séminaires depuis le début de l'année
"Il y a un engouement des entreprises, même locales, pour notre offre. Grâce à la clientèle Mice nous pouvons par ailleurs lisser le chiffre d’affaires sur l’ensemble de l’année et éviter la forte saisonnalité due aux vacances d’été. Aujourd’hui, nous avons structuré une équipe de cinq personnes totalement dédiées à l’offre Mice et nous misons sur cette activité", ajoute Rémi Chrétien, directeur commercial de Villages Clubs du Soleil. Depuis le début 2023, l’entreprise a ainsi d’ores et déjà reçu près de 750 demandes de séminaires, ce qui représente près de 40 % du chiffre d’affaires global du site marseillais, contre seulement 31 % l’an dernier. "Malgré les travaux, nous ne pouvons toutefois pas répondre positivement à toutes les sollicitations, pour des contraintes de dates, de chambres… Nous finirons l’année en ayant organisé près de 150 séminaires", poursuit-il, rappelant que l’activité Mice regroupe des événements parfois très variés, allant de la simple journée d’études, sans hébergement, à des séjours incentives de deux ou trois journées, avec animations diverses, concours de pétanque ou sortie en bateau dans la rade de Marseille. "La pandémie du Covid-19 et le télétravail ont finalement joué en notre faveur. Les entreprises ont plus que jamais besoin de cohésion. En outre, il n’est plus d’usage d’amener ses salariés à l’autre bout de la planète. Nous avons ainsi beaucoup d’entreprises locales qui reviennent plusieurs fois dans l’année, comme Voyage Privé, La Poste ou KeepCool". Si, en 2019, l’activité Mice ne représentait que 350 000 euros, elle enregistre, en 2023, plus d’1,5 million d’euros sur les 4,4 millions d’euros générés par l’exploitation du site marseillais. Vu les résultats réalisés sur cette nouvelle activité, les Villages Clubs du Soleil ont créé une marque spécifique : Villages Clubs du Soleil Business et Events, que l’entreprise commercialise lors de salons spécialisés, comme Expo Séminaire ou Heavent Meetings. "Nous sommes également présents sur des plateformes spécialisées et en relation avec des agences d’évènementiel". L’offre connaît un tel succès que les Villages Clubs du Soleil la développent sur d’autres établissements, comme celui de Soustons, qui peut accueillir jusqu’à 500 personnes, dans les Landes où 380 000 euros devraient être engendrés par l’activité Mice en 2023, et celui du Reverdi, dans le golfe de Saint-Tropez où 80 000 euros vont être réalisés en 2023. "Les établissements de montagne disposent aussi de salles de séminaires et sur Les Arcs 1800, Orcières-Merlette, Les 2 Alpes, Montgenèvre et les Karellis, dans la vallée de la Maurienne, nous générons 500 000 euros de chiffre d’affaires". Au total, en 2023, les Villages envisagent un chiffre d’affaires séminaire de 2,7 millions d’euros.
Privilégier le temps long
L’entreprise est actuellement en train de rénover ses villages. "Nous allons investir 18 millions d’euros sur quatre ans pour remettre au goût du jour - notamment les façades et salles de bain -de l’ensemble de nos établissements", souligne Jérôme Pasquet, qui rappelle à cette occasion le fonctionnement original des Villages Clubs du Soleil, société classique dont les actionnaires sont deux associations : l’association Villages Clubs du Soleil (84 %) et Renouveau Vacances (16 %). "Dans cette organisation, les bénéfices ne remontent pas à l’actionnaire mais sont réinvestis dans l’entreprise. Nous pouvons ainsi nous permettre de travailler sur le long terme, sur la pérennité. Nous sommes moins dans la course au résultat", précise-t-il en expliquant notamment, qu’en 2023, l’entreprise a ainsi choisi de réinvestir dans la masse salariale afin de fidéliser ses salariés saisonniers. "Nous recrutons près de 400 à 600 personnes tous les six mois, sur un besoin global de main-d’œuvre de 1 100 salariés". Il rappelle qu’avant le Covid, le taux de fidélité était de 50 % et que, depuis, il est tombé à 40 %. "2022 a été une année compliquée. Les clients sont revenus. Nous avions des taux de remplissage de 100 %, mais nous avions près d’un tiers des équipes en moins. Notre but est de fidéliser les personnels afin d’être performants. Nous recrutons ainsi nos chefs de service de décembre à août, sans interruption de deux mois comme c’était jusque-là le cas. La moitié du résultat de 2022 a été investie dans le personnel. C’est un sujet stratégique pour délivrer la qualité de service que les clients attendent", conclut le dirigeant.
