Quel est le principe de 36H-Immo ?
C’est une salle des ventes virtuelle qui permet pendant un temps donné de présenter des offres d’achat pour un bien immobilier à la vue des autres acquéreurs et du vendeur. C’est un professionnel - jusqu’à récemment un négociateur d’étude notariale et depuis peu l’ensemble des agents immobiliers et collectivités - qui décide quand il ouvre la salle, combien de temps et à qui. Cela suppose un mandat en exclusivité. Il communique sur le bien en amont, le fait visiter et choisit, en vérifiant identités et solvabilités, à qui il confie les codes d’accès à cette salle.
Qui tranche ?
Ce ne sont pas des enchères avec une adjudication et un marteau. Le vendeur choisit parmi les dossiers. Le mieux disant l’emporte souvent, mais de nos jours un paiement comptant peut être préféré.
Quels sont les résultats ?
Un gain de temps et de la transparence. Une vente est réalisée en moyenne en 30 jours au lieu de 90. Les acquéreurs savent s’ils sont en concurrence et à quel prix. Cela permet à tous de constater le vrai prix du marché et d’éviter la frustration de rater une transaction.
36H-Immo échappe-t-il à la crise ?
Non. Là où nous avions 80 % de réussite, c’est 50 %. Mais nous contribuons plus que jamais à débloquer des situations. Ces ventes interactives impliquent une décote au départ pour générer de l’attractivité. Un vendeur qui espère 300 000 euros verra son bien proposé par exemple à 240 000 euros pour déclencher des visites et des propositions. Au système d’enchères ensuite de jouer son rôle. Malgré la crise, 74 % de nos biens reçoivent au moins une proposition. Le vendeur est libre de refuser.
Pourquoi 36H-Immo était-il réservé aux études notariales ?
Nous avons créé la société en 2009, au sein du groupe fondé par mon grand-père Notariat Services (60 salariés et 8 M€ de CA en 2022, NDLR), porté aujourd’hui par Immonot et toujours par nos magazines "Immonotaire" dans une trentaine de départements. C’était le calme plat pour 36H-Immo jusqu’en 2018. Le Covid a accéléré la digitalisation et depuis 2019 nous doublons les transactions chaque année (3 500 au compteur, NDLR). C’est aussi ce qui explique les nouveaux concurrents depuis deux ans. Nous voulons rester leader. Sauf que toutes les études notariales en France ne disposent pas de négociateurs. En Gironde c’est un tiers, en Bretagne 100 %, en Alsace 0, à Lyon 1 %… Pour nous développer, nous voulons toucher toute la France.
Vous croyez beaucoup aux ventes interactives…
Ce système d’enchères est très courant en Australie et dans les pays scandinaves. Ce sera le système de référence en France et en Europe ces prochaines années. Aujourd’hui, 36H-Immo c’est 700 000 euros de chiffre d’affaires (2022), 300 notaires clients, et en quelques mois une centaine d’agents immobiliers et une vingtaine de collectivités. C’est surtout un relais de croissance pour le groupe et l’entreprise qui doit le mieux marcher dans dix ans, en parallèle de notre ADN notaires.
D’où votre récente levée de fonds d’1,5 million d’euros auprès de votre investisseur historique CIC et de la BPI notamment…
C’est essentiellement pour financer notre communication auprès des agents immobiliers et collectivités, et nos recrutements. De 15 salariés aujourd’hui nous devrions être 25 l’an prochain. Nous sommes ravis d’avoir accueilli Thibault Rémy, ancien CEO de la plateforme Meilleurs Agents. Nous devons aussi intégrer de l’intelligence artificielle pour développer nos services.
