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Les pâtes hautes coutures Cornand en plein développement
Saint-Étienne # Agroalimentaire

Les pâtes hautes coutures Cornand en plein développement

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Véritable institution culinaire stéphanoise, le fabricant de pâtes fraîches et sèches Cornand va fêter au mois de novembre ses 100 ans. Une longévité que l’entreprise doit à un savoir-faire à la main que l’actuelle dirigeante, Luce Cornand, a su élever à un rang supérieur pour faire de ses pâtes des produits haute couture.

Luce Cornand a investi près de 200 000 € en 2018 pour rénover la boutique historique Cornand, situé au 5 de la rue Pointe Cadet à Saint-Etienne — Photo : Gilles Cayuela - Le Journal des Entreprises

Cornand c’est d’abord une histoire de famille ! Une histoire qui démarre en 1917 du côté de Marseille avec deux frères, Étienne et Clément Cornand, qui épousent deux sœurs, Lucie et Camille Bonnardel. Apprentis dans une fabrique de pâtes de la cité phocéenne, les deux frères sont contraints de suivre leur père, percepteur des impôts, muté à La Ricamarie (Loire). « En arrivant dans la région stéphanoise, mon grand-père a décidé d’ouvrir une boutique au 5 de la rue Pointe-Cadet pour ses deux fils. Les épouses ont suivi et c’est tout naturellement qu’ils se sont tournés vers la fabrication de pâtes en ajoutant à cette activité une épicerie d’alimentation générale », relate Luce Cornand.

Cap sur la haute couture

Petite-fille du fondateur, Luce Cornand a repris les rênes de la TPE familiale (6 salariés), labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, en 2006. Accompagnée de son cousin Jean-Clément Licheron, elle décide de donner une nouvelle dynamique à Cornand en s’adaptant aux exigences qualitatives de l’épicerie fine. « Nous avons eu l’idée de valoriser notre savoir-faire main, notamment au niveau de nos tagliatelles laminées, en faisant évoluer les saveurs et les conditionnements pour créer des collections, un peu comme dans la haute couture. Nous avons aujourd’hui une ligne caractère avec des pâtes à deux ou trois saveurs, conditionnées dans des boîtes en cristal (plastique, NDLR), et une collection tradition avec différentes saveurs en paquet de 500 g », expose Luce Cornand.

Un pari gagnant puisque le fabricant de pâtes artisanales, fraîches et sèches, a vu son chiffre d’affaires passer de 300 000 € en 2006 à 800 000 € en 2018. « Les collections nous ont permis de nous faire connaître auprès de grands magasins comme Le Bon Marché, Le Printemps ou encore les Galeries Lafayette et de nous développer sur le reste de la France. Nous sommes aujourd’hui présents à Deauville, Cannes, Antibes, en Normandie… Au total, nous avons une centaine de revendeurs en France », développe Luce Cornand, qui réalise encore 51 % de son chiffre d’affaires sur Saint-Etienne.

L’export dans la mire

Pour poursuivre son développement local, la maison Cornand a investi près de 200 000 € en 2018 dans la rénovation de sa boutique historique. Une rénovation qui est venue compléter l’agrandissement effectué en 2015, et qui a permis de mieux valoriser les 4 000 références de produits de l’institution culinaire stéphanoise. Les produits ne se limitent plus aux pâtes et à l’épicerie fine puisque Cornand propose aussi un rayon frais haut de gamme, où l’on retrouve la célèbre andouillette de chez Bobosse, du lard de Colonnata ou encore du jambon et des charcuteries Pata Negra Bellota.

Si le marché stéphanois reste porteur, Luce Cornand sait que l’avenir passera par l’export. « Nous travaillons déjà un peu avec la Suisse, la Belgique, l’Allemagne et le Canada mais il y a encore un fort potentiel de développement avec des pays comme la Chine, le Japon ou même le Qatar pour qui nous avons réalisé des pâtes recouvertes de feuilles d’or », explique la dirigeante, qui pour « atteindre le million d’euros » mise aussi sur le lancement de nouvelles pâtes. Pour célébrer ses 100 ans, Cornand va d’ailleurs sortir à Noël « la pâte du centenaire à base d’épeautre », le blé des Gaulois.

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