La La Land, Chicago… C’est sur le thème de la comédie musicale que les 29 candidates au titre de Miss France 2022 ont défilé, courant décembre, dans des maillots de bain étincelants fabriqués…. à Marseille par la discrète société Hateia, créée en 2014 par Laura Dubois et Julien Prétot. L’entreprise, qui compte cinq salariés dans son atelier, mais ne souhaite pas révéler son chiffre d’affaires, réalise régulièrement des collections capsules, pour différentes occasions, comme notamment en partenariat avec la Ligue contre le cancer. "Il y a quatre ans, nous avons été contactés par le Comité Miss France qui cherchait une entreprise française ayant la capacité de développer et de produire une collection de maillot de bain pour eux", rappelle Laura Dubois. Hateia a relevé le défi et, depuis 2018, l’entreprise est partenaire de l’élection. "Cette année, nous n’avons eu que trois semaines pour concevoir et fabriquer la soixantaine de maillots que nécessite l’émission. Prendre part à Miss France est un élément important. Il s’agit de l’une des plus importantes audiences de TF1. Pour une marque haut de gamme comme la nôtre, c’est un argument qui a son poids. Elle confirme notre crédibilité, notre qualité, notre rigueur et, surtout, notre capacité à tenir des délais. C’est un véritable challenge qui nous change de la production habituelle. Nous sommes, au final, davantage sur du costume de scène que sur du maillot", conclut la dirigeante, qui s’occupe désormais du stylisme de la marque.
Un produit " textile " très technique
C’est elle, à l’origine issue du marketing de luxe après des études de commerce à Euromed Marseille, qui a choisi de positionner son entreprise dans le monde du maillot-de-bain. Son associé, Julien Prétot venait quant à lui du monde de la finance. Au tout début, l’entreprise sous-traitait son développement produit (modélisme puis patronage). Puis, après la rencontre avec la marque de lingerie française Barbara, à laquelle elle a racheté du matériel, la dirigeante décide, en 2017, de créer son propre atelier de fabrication à Marseille. Cinq personnes y travaillent pour le développement, la mise au point du produit et la réalisation de petites séries. "Le maillot de bain est l’un des produits textiles dont le montage est très technique et le plus long à réaliser. Un opérateur monte en moyenne quatre maillots par jour. En comparaison, il ne faut que dix minutes pour faire un pull." L’entreprise mise sur une démarche écoresponsable dans la fabrication de ses maillots, dont le tissu est réalisé à partir d’élasthanne recyclé. "Sur cette base, nous avons sélectionné des fournisseurs français et italiens. C’est un important argument de vente pour nos consommatrices".
La production de grandes séries demeure quant à elle sous-traitée, notamment dans le Nord, à Lille et Roubaix. "En revanche, nous maîtrisons l’ensemble de la distribution", souligne la dirigeante. Distribution qui s’organise autour de trois réseaux distincts. D’une part les traditionnelles boutiques indépendantes et multimarques, dont le nombre ne cesse toutefois de se réduire, et, d’autre part, les grands magasins, de type Printemps et le réseau des hôtels et spa. "Nous sommes également présents hors de France, non seulement en Russie, au travers d’un agent et d’un showroom, mais également en Suisse et en Allemagne. Nous participons à de nombreux salons et nous traitons ensuite avec beaucoup de clients, notamment les hôtels et Spa en direct. L’image que nous apporte notre participation à Miss France est essentielle", conclut la dirigeante.
